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COVID-19

Théories du complot: le tiers des Québécois pense que le gouvernement cache des informations selon un sondage

le dimanche 25 octobre 2020
Modifié à 10 h 28 min le 18 août 2020
 Un sondage de l’Institut national de santé publique permet d’apprendre que près du tiers des répondants trouvent que les médias exagèrent à propos de la pandémie. Malgré tout, une proportion grandissante dit porter le masque et la majorité est d’avis que cela permet de protéger les autres. Pour les théories du complot, le tiers pense que le gouvernement cache des informations ; le quart croit que le virus a été créé en laboratoire, mais une minorité croit en un lien avec les tours de télécommunications. Les perceptions et les comportements liés au port du masque ou d’un couvre-visage ont beaucoup varié au cours de la collecte. Une proportion croissante de répondants disaient porter le masque ou le couvre-visage entre le 21 mars et le 31 mai. Ainsi, alors que seuls 6 % des gens disaient porter le masque hors de leur domicile le 21 mars, cette proportion était de 41 % au 14 mai. Puis, du 15 au 31 mai, la question a été modifiée, afin de savoir si les répondants portaient un masque ou un couvre-visage dans les lieux publics lorsque la distanciation physique n’était pas possible. Les résultats démontrent une proportion plus élevée et croissante dans le temps pour cette question. On observe également que les résidents de la région métropolitaine de recensement de Montréal étaient plus enclins à le faire comparativement aux répondants vivant ailleurs au Québec. Enfin, parmi ceux qui ne le portaient pas, plusieurs pensaient que c’était inutile (15 %) ou n’avaient pas confiance en cette mesure (11 %). À la fin mars, environ un répondant sur quatre croyait que le masque protégeait contre la COVID-19 et cette proportion a augmenté jusqu’à la mi-mai alors que c’était plus de six répondants sur dix qui le croyaient. Cette question a ensuite été modifiée pour déterminer qui était protégé par le masque, selon les répondants. Un peu plus de la moitié des répondants croyaient que le masque les protégeait personnellement et la grande majorité était d’avis que cela protégeait les autres. Du 22 mars au 22 avril, environ 6 % des répondants croyaient en l’existence de remèdes maison (ex. : tisane) pour lutter contre la maladie. Du 4 au 9 juin, 10 % croyaient qu’il existait des médicaments pour prévenir ou guérir de cette maladie, et plusieurs étaient indécis (21 %). Au cours du mois de juin, plus du tiers (35 %) des répondants estimaient que le gouvernement leur cachait des informations importantes à propos de la pandémie et 12 % n’en savaient rien. Un répondant sur quatre (23 %) croyait que le virus avait été créé en laboratoire, et une proportion similaire ne le savait pas. Ils étaient moins nombreux à croire qu’il existait un lien entre les tours de télécommunications 5G et le virus (6 %). Toutefois, 15 % avouaient ne pas le savoir. On observe peu de différences selon le sexe des répondants. Ceux âgés de 18 à 59 ans sont plus nombreux à être en accord avec ces théories complotistes. Ceux dont le revenu du ménage a diminué de façon importante depuis la pandémie, qui sont sans-emploi ou en arrêt de travail à cause de la pandémie et ceux qui sont plus défavorisés matériellement semblaient adhérer davantage à ces croyances. Les répondants qui parlent une autre langue que le français sont un peu plus portés à croire ces théories. Parmi les travailleurs de la santé, 28 % pensaient que le virus avait été développé en laboratoire et 13 % croient qu’il y avait un lien entre le virus et les tours de télécommunications 5G. Enfin, les répondants ayant complété des études secondaires ou moins croyaient davantage que le gouvernement leur cachait des informations (40 %) et que le virus était une création de laboratoire (30 %). Rappelons que les croyances sont des idées qui ne sont pas nécessairement démontrées empiriquement ou rationnellement et par lesquelles les individus construisent leur rapport avec le monde qui les entoure. Les perceptions sont des interprétations de la réalité basées sur des informations issues des sens et des émotions. Les croyances et les perceptions jouent un rôle majeur dans l’adoption de comportements de santé que les individus considèrent comme étant sains ou nocifs, les risques qu’ils attribuent aux maladies et comment ils conçoivent leur état de santé. Elles varient selon les caractéristiques des individus et de leur environnement. Dans le contexte actuel de la pandémie de COVID-19, avec son lot d’incertitudes et la surabondance d’informations, les croyances et les perceptions des individus risquent d’influer encore plus sur l’adoption des mesures recommandées. Stéphane Lévesque, Initiative de journalisme local