Opinion

Tolérance zéro pour la violence envers les élus

le mercredi 22 septembre 2021
Modifié à 9 h 46 min le 22 septembre 2021
Par Claude Poirier

redactiongm@gravitemedia.com

Au moment où cette chronique a été écrite, on ne connaît pas encore l’issue des élections au Canada. Toutefois, un élément que je considère extrêmement préoccupant a été récurrent tout au long de cette campagne fédérale de 35 jours, soit la violence envers les chefs de parti et les candidats.

Si on veut que des personnes cultivées, instruites et compétentes se présentent en politique, peu importe le palier, il faut que cela cesse, car ces gestes nuisent à la démocratie.

Le droit de dénoncer dans la paix et sans violence verbale ou physique existe en vertu des Chartes des droits et libertés et c’est tout à fait normal de l’accepter dans notre société. Ce que nous avons observé durant la campagne est cependant inacceptable.

Des élus ont été attaqués et des députés ont reçu notamment des menaces, et il est évident que la popularité des médias sociaux y contribue. N’importe qui se permet d’en écrire sans s’identifier. Ça ne devrait pourtant pas être toléré.

D’ici un an, le Québec sera en élection. La situation se répètera-t-elle? À quoi peut-on s’attendre? Les personnes contre le vaccin, le passeport vaccinal, les mesures sanitaires, etc., vont-elles faire du grabuge? Certaines d’entre elles manifestent déjà autour de certaines écoles.

Je me souviens que lorsque le Parti libéral était au pouvoir, le ministre de la Santé Gaétan Barrette avait obtenu une injonction pour empêcher les manifestants de se présenter autour des hôpitaux, notamment en 2016, lorsque des manifestants pro-vie se présentaient près des cliniques d’avortement. Pourquoi ne pas faire de même maintenant? Pourquoi ne pas leur interdire de manifester autour des écoles, alors qu’ils tentent d’influencer des élèves et leurs parents? D’autres provinces ont aussi remarqué une montée de la violence envers les politiciens.

Cette intimidation peut décourager des candidats crédibles de se présenter. Pour ma part, j’ai refusé pendant plus de 30 ans de me lancer en politique malgré les demandes, justement parce que je ne me sentais pas capable d’endurer ce genre de chose. C’est vrai que ça ne date pas d’hier. Je me souviens de menaces proférées à l’époque du maire de Montréal Jean Drapeau, notamment.

Il est temps que quelqu’un mette son pied à terre contre la violence envers les élus. Quitte à ce que les contrevenants soient poursuivis devant les tribunaux. 

10-4!

(Propos recueillis par Gravité Média)