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Toyota Highlander hybride 2018 : l’électrification difficile à justifier

le dimanche 11 mars 2018
Modifié à 10 h 00 min le 11 mars 2018
Le Guide de l'Auto
Article par Sylvain Raymond

Chez Toyota, on a décidé il y a quelques années d’offrir le plus grand nombre de modèles hybrides, et on ne peut reprocher au constructeur ses efforts en matière de réduction des émissions. Pour 2018, deux VUS sont proposés en version électrifiée, le RAV4 et le Highlander, ce dernier étant le VUS intermédiaire de Toyota, un véhicule qui rivalise avec notamment le Ford Explorer, le Dodge Durango, le Nissan Pathfinder, le Hyundai Santa Fe XL et le Honda Pilot. Vous l’aurez compris, on s’adresse ici aux acheteurs ayant besoin de transporter plus de cinq passagers.

Le Highlander figure sur nos routes depuis 2001 et propose nombre de caractéristiques intéressantes. Qui plus est, une version hybride est au catalogue depuis 2005, alors que le Highlander devenait le premier véhicule à sept passagers à être offert chez nous avec une motorisation essence-électricité.

Quelle version favoriser?
Vendu à partir de 36 450 $ avant les frais de transport et de préparation, le Highlander vient de série avec un moteur V6 de 3,5 litres qui développe une bonne puissance, 295 chevaux déployés à régime assez élevé toutefois, 6 600 tr/min. Le moteur est couplé à une boîte automatique à huit rapports, une nouveauté depuis l’an passé, mais à ce prix, il faudra composer avec une version à roues motrices avant uniquement, ce qui n’est pas très intéressant dans le cas d’un VUS.

Il faudra débourser près de 39 000 $ pour obtenir une version équipé d’un rouage intégral, on découvre alors que le Toyota Highlander n’est pas des plus abordables, mais c’est aussi le lot de plusieurs de ses concurrents. Si vous cherchez une version offrant un bon ratio prix-équipement, la XLE représente certainement le meilleur compromis.

Et le Highlander hybride?
Dans notre cas, nous avons mis à l’essai le Highlander hybride dont le prix de base se situe à plus de 50 950 $ tandis que notre version d’essai, un Highlander hybride Limited, se détaillait à 56 955 $, rien de moins. Côté mécanique, le véhicule utilise un V6 de 3,5 litres à cycle Atkinson combiné à une paire de moteurs électriques, un à l’avant et un à l’arrière, créant ainsi le rouage intégral.

Malgré notre engouement pour les véhicules verts, il est difficile de tomber en admiration avec l’hybride... Tout d’abord, l’économie de carburant ne fut pas terrible, notre essai ayant eu lieu durant la saison hivernale. Le matin, le moteur à essence démarrait immédiatement et produisait assez de chaleur pour réchauffer l’habitacle. Voilà qui est tout à fait normal, mais qui est tout de même contre la logique de l’hybride! Pourquoi ne pas intégrer un système plug-in qui permettrait de réchauffer le moteur, les batteries et surtout l’habitacle avant de quitter la maison? Le véhicule compte pour le moment sur son moteur à essence pour toutes ces opérations.

Lors de notre essai, il fallait un bon 30 minutes avant d’être bien au chaud, ce qui est bien davantage qu'avec un Highlander à motorisation conventionnelle. Et une fois que l’habitacle était réchauffé, il nous faillait réduire le climatiseur automatique sous les 20 degrés sans quoi il faisait trop chaud. C’était tout l’un ou tout l’autre. Par temps froid, oublions également la possibilité de circuler en mode électrique uniquement. Le moteur est constamment utilisé et le mode EV, qui favorise le mode électrique, ne fonctionne pas tant que le véhicule n’est pas entièrement réchauffé. Bref, finalement, l’économie de carburant promise n’est pas au rendez-vous et la surprime exigée pour cette version est difficilement justifiable. Si au moins il était rechargeable!

L’autre élément qu’il faut prendre en considération dans le cas du Highlander hybride, c’est qu’il dispose d’une capacité de remorquage réduite, 1 588 kg (3 500 lb) comparativement à 2 268 kg (5 000 lb) pour les Highlander équipés du moteur V6 conventionnel.

À l’intérieur, on a peu de reproches à faire au chapitre de la qualité d’assemblage et des matériaux. L’instrumentation est bien présentée et toutes les commandes tombent sous la main. On apprécie également la position de conduite et la très bonne visibilité. Les habitacles de Toyota sont toujours d’excellente qualité, c’est le cas du Highlander. La force du véhicule, c’est sa capacité à transporter jusqu’à huit passagers grâce à ses banquettes de deuxième et troisième rangée. Dans le cas de notre version Limited, on avait plutôt droit à deux sièges baquets au centre, plus confortables, mais réduisant à sept passagers l’espace disponible.

Si vous utilisez tous les sièges, l’espace de chargement devient limité, quoique très acceptable. Il faudra simplement prévoir le coup si vous allez chez Ikea en famille. Dès que l’on abaisse les sièges de la troisième rangée, l’espace devient beaucoup plus important et la forme assez carrée du véhicule permet d’accommoder des objets de bonne taille.

Profitant d’une toute nouvelle grille plus imposante, le Highlander affiche un peu plus de caractère côté style, résultat de sa refonte de l’an passé. Un nouveau choix de jantes dans les versions plus cossues ajoute à son dynamisme, mais sur la route, on a droit à un véhicule axé beaucoup plus sur le confort que sur la sportivité. La version hybride profite d’un peu plus de pep grâce au couple supplémentaire apporté par sa motorisation électrique, l’avantage le plus notable de cette version électrifiée.

On se demande simplement si l’on peut aisément rentabiliser le déboursé supplémentaire exigé pour la version hybride, surtout si le véhicule ne circule pas souvent en zone urbaine ou dans la congestion, là où le système hybride de Toyota tire tous ses avantages.

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