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Un Candiacois a vaincu l’Aconcagua

le mardi 26 janvier 2016
Modifié à 0 h 00 min le 26 janvier 2016
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

François Martel a failli battre en retraite face aux 6 962 m d’altitude de l’Aconcagua, le plus haut sommet de la cordillère des Andes.

«On a toujours la crainte d’abandonner à chaque pas. On se répète sans cesse qu’on veut atteindre le sommet. Le sommet, c’est la carotte, la récompense. Heureusement que j’avais un bon guide. On prenait tous les deux notre temps tout en suivant continuellement la météo», relate le Candiacois qui a séjourné en Argentine du 29 décembre au 17 janvier.

Sans avoir été affecté par le mal des montagnes en raison du manque d’oxygène en haute altitude, il a reconnu que les derniers jours de l’ascension ont été difficiles.

«Mon acclimatation s’est très bien passée. Je n’ai eu aucun mal de tête. Par contre, pour se déplacer, on cherche constamment de l’air. Pendant que je vous parle, je ne pense pas à me concentrer pour respirer, car l’air nous entoure [en quantité suffisante]. Là-bas, j’ouvrais la bouche toute grande, m’appuyant sur mes bâtons de marche essayant de respirer. Pour parcourir 200 mètres, ça m’a pris 2 heures», poursuit l’homme de 57 ans.

Chaque heure, ce dernier prenait une pause de cinq minutes, «juste le temps pour respirer», comme il le mentionne, avant de poursuivre sa montée.

Il estime avoir parcouru entre 150 et 170 km pendant cet aller-retour.

Vent et paysage

En plus de composer avec le manque d’oxygène, François Martel a dû apprendre à marcher avec le vent.

«Plus on monte en altitude, plus le vent est dangereux. Il est toujours présent et souffle de face. Il provoque notre instabilité. Et comme le sol est rocailleux, il y a toujours le risque de se fouler la cheville, de se blesser. Il faut faire attention où l’on met nos pieds. C’est très exigeant physiquement», raconte-t-il.

Malgré l’aspect désertique de l’Aconcagua en raison du peu de végétation et l’absence d’animaux, le paysage demeure des plus sublimes, selon le principal intéressé.

«Les couchés de soleil sont magnifiques. La lumière fait ressortir la couleur des minéraux», note-t-il.

Du Coke gelé

Quand François Martel a quitté le camp de base, la température était de 23 °C. Au sommet 13 jours plus tard, le mercure avait atteint les -30 °C avec des vents soufflant à 65 km/h.

«Mon guide et moi sommes restés 10 minutes. On avait apporté une petite bouteille de Coke pour la boire en guise de champagne, mais elle était gelée», se souvient-il.

La descente a été beaucoup plus rapide que la montée (deux jours seulement), mais tout aussi difficile en raison de l’inclinaison de la pente.

À peine de retour au pays, M. Martel recevait un téléphone de Gabriel Filippi, alpiniste québécois de renommé l’invitant à partir à la conquête de l’Everest en 2017.

S’il n’a pas encore donné sa réponse, on voit bien dans les yeux du Candiacois que nouveau défi l’interpelle au plus haut point.  

7 000 $ pour l’autisme

L’ascension de l’Aconcagua était jumelée à une collecte de fonds pour les organismes Autisme Montérégie et l’organisme S.AU.S (Soutien Autism(e) Support). Différentes activités ont eu lieu, dont un concert du chanteur Patrick Norman à l’église de La Prairie en novembre 2015.

François Martel, connu aussi sous le surnom de Monsieur Tomate, et qui travaille au Marché des jardiniers de La Prairie, a indiqué que 7 000$ ont été amassés depuis.

«J’aurai souhaité 15 000$, mais les gens n’étaient pas au rendez-vous. Je les comprends, car ils sont tellement sollicités. On peut continuer à donner à ces organismes», rappelle-t-il.