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Un Candiacois complète le Marathon de Londres… au Québec

le jeudi 19 novembre 2020
Modifié à 11 h 30 min le 23 novembre 2020
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Rares sont ceux qui, dans leur vie, pourront dire qu’ils ont couru un marathon virtuel. C’est le cas de Jean-François Corriveau, qui a complété le Marathon de Londres sur une piste cyclable des Laurentides, le 4 octobre. Un exploit qui représente l’avant-dernier pas vers le rêve du Candiacois de devenir l’un des 200 Canadiens à compléter les six marathons du Abbott World Marathon Majors. Initialement, l’événement devait avoir lieu le 26 avril. L’athlète de 49 ans s’entraînait six jours par semaine depuis quatre mois pour s’y préparer. Il a toutefois appris, quelques semaines avant le marathon, que celui-ci était reporté au 4 octobre. Ce changement de plan a eu un impact sur sa préparation, tant physique que psychologique, ainsi que sur sa motivation. Il a donc consulté son coach, son nutritionniste, son physiothérapeute et son ostéopathe, afin de revoir l’ensemble de son programme d’entraînement. Le hic, c’est que l’événement a été annulé de nouveau. Cette fois-ci, les organisateurs de l’événement ont offert la possibilité aux coureurs de compléter le marathon de façon virtuelle à la date prévue, avec une application GPS spécialement conçue pour l’occasion. «Ça ravive la flamme. Tu te dis que tu n’as pas couru 4 000 km depuis janvier pour rien, soutient M. Corriveau. Ce sera une aventure différente, sûrement inoubliable, avec des défis particuliers. Mais je le fais», relate-t-il. Il n’a donc pas quitté la ligne de départ en compagnie de quelques dizaines de milliers d’autres coureurs, encouragé par une foule en délire dans les rues de Londres. Il a plutôt traversé la piste cyclable du P’tit train du nord, à Val-David dans les Laurentides, en compagnie de son fils de 12 ans, Alexandre, et de sa femme, Marina. Facteur humain Quant à l’adrénaline et la motivation, l’expérience a été bien différente. «Un écureuil et trois oiseaux m’ont encouragé pendant 42 km! lance M. Corriveau à la blague. Sur le plan de la motivation et du mental, c’est vraiment difficile.»
«C’est le système D: débrouille-toi par toi-même. Ton objectif est de toujours courir, de garder une vitesse constante pour avoir la performance que tu souhaites et pour que ton corps suive.» -Jean-François Corriveau
Les athlètes avaient 24 heures pour compléter les 42 kilomètres, une marge de manœuvre qui permettaient aux coureurs d’un bout à l’autre de la planète, peu importe le fuseau horaire, de participer. Tout au long de la course, le fils de M. Corriveau et sa femme le suivaient à vélo, chacun muni d’un sac à dos rempli de vivres. Cette façon de faire a amené son lot de défis, notamment en raison des feux de circulation qui le forçaient à s’arrêter et à briser son rythme. Il se souvient d’ailleurs d’un moment où, alors qu’il avait besoin de boire et manger, les vélos n’étaient pas derrière lui. Ironiquement, son fils prenait alors soin d’un autre être vivant. «Il a vu une [caption id="attachment_99023" align="alignright" width="187"] La médaille et le dossard de Jean-François Corriveau.[/caption] chenille qui a traversé la piste cyclable, relate son père. Il s’inquiétait parce qu’elle pouvait se faire écraser par d’autres cyclistes. Il a arrêté de pédaler, a mis son vélo sur le bord du chemin et a amené la chenille dans la forêt.» «Ça n’a pas de prix» Dix jours après le marathon, M. Corriveau a reçu sa médaille par la poste. Malgré les situations cocasses survenues pendant sa course, il se considère chanceux d’avoir pu vivre une telle expérience en compagnie de ses proches. «La médaille, il faut que je la partage avec eux, dit-il. On a vécu quelque chose d’extraordinaire qu’on ne pourra plus jamais vivre ensemble. C’est grâce à eux que j’ai pu réaliser cet exploit-là.» La marathonien n’accorde pas d’importance au temps qu’il a pris avant de compléter les 42 km, puisque l’expérience qu’il a vécu avec eux «n’a pas de prix». Le résident de Candiac n’a plus qu’un marathon à compléter, soit celui de Tokyo qui devrait être repoussé au printemps 2022, avant de terminer l’ensemble des six marathons du Abbott World Marathon Majors. Abbott World Marathon Majors
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