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Un conseiller de La Prairie au sein d’une coalition pour la transparence des Villes

le mercredi 24 février 2021
Modifié à 17 h 07 min le 24 février 2021
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Des élus municipaux d’un bout à l’autre du Québec se sont joints à une nouvelle coalition, Cartes sur table, réclamant plus de transparence au sein des municipalités. Le conseiller du district de la Briqueterie à La Prairie, Denis Girard, est l’un des cinq membres fondateurs.    La coalition a récemment lancé son site Web et sa page Facebook. Denis Girard a décidé de s’impliquer dans le mouvement après que deux conseillères, Virginie Proulx de Rimouski et Évelyne Beaudin de Sherbrooke, aient déposé une lettre cosignée par une cinquantaine d’autres élus aux bureaux de la ministre des Affaires municipales et de l’habitation, Andrée Laforest, à Québec en septembre. Les deux femmes «demandaient entre autres l’application de la recommandation 51 de la Commission Charbonneau, qui commandait un meilleur encadrement des séances à huis clos des conseils municipaux du Québec», indique la coalition via communiqué. «J’ai rapidement communiqué avec elles et tout de suite, on s’est rendu compte qu’on vivait la même chose», relate M. Girard, qui a quitté à l’automne le parti du maire Donat Serres pour siéger comme indépendant. Deux semaines plus tard, il était remplacé dans l’ensemble des comités sur lesquels il siégeait, rapporte-t-il. Exclu des caucus Selon la coalition, la loi actuelle ne protège pas adéquatement les élus. «Il y a trop de zones grises, trop de liberté, juge M. Girard.. Ça fait en sorte qu’il y a des situations, entre autres l’exclusion des caucus, comme ce que je vis à La Prairie, qui sont permises parce qu’elles ne sont pas couvertes par la loi.» Le conseiller estime qu’il y a urgence d’agir. «Si on ne l’empêche pas, il y a quelqu’un qui va prendre avantage de ça, dit-il. C’est exactement ce qu’il se passe dans des villes comme La Prairie, où le maire peut décider d’exclure des conseillers.» Celui qui se dit laissé dans l’opacité la plus totale soutient ne pas recevoir l’information complète, alors qu’il ne siège plus aux caucus. «L’exclusion fait en sorte que moi-même, je souffre du manque de transparence», déplore-t-il. La coalition entend faire enquête de façon confidentielle auprès des élus de la province. Des questions sur la transparence, l’intimidation et l’impartialité de l’appareil municipal, entre autres, seront posées. Les réponses permettront de faire certains constats. «Il faut agir à la grandeur du Québec, lance M. Girard. Il faut que le gouvernement encadre mieux les élus. C’est avant tout pour qu’on soit en mesure de servir les citoyens adéquatement.» Dans la vidéo publiée sur le site Web de la coalition, les élus abordent le modèle de l’Ontario où «seuls certains sujets peuvent être légalement discutés à huis clos» et où «tous les débats doivent avoir lieu en public». Le regroupement invite les Québécois à rejoindre le mouvement en signant son manifeste «pour envoyer un message fort au gouvernement, afin qu’il mette en place dès maintenant un processus visant à moderniser la gouvernance municipale et rendre les processus décisionnels plus transparents».