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Un facteur sauve la vie d’un aîné

le dimanche 19 mars 2023
Modifié à 16 h 23 min le 15 mars 2023
Par Sylvain Daignault, Initiative de journalisme local, Le Courrier du Sud

sdaignault@gravitemedia.com

Arthur Perron (à droite) en compagnie de Jean-François Ménard. (Photo: Le Courrier du Sud - Denis Germain)

Un homme de 91 ans de Longueuil a eu la vie sauve grâce à la vigilance de son facteur. Une histoire qui aurait pu mal finir, mais qui se solde plutôt par une belle amitié.

L’heure du dîner approche pour Arthur Perron en ce vendredi 10 février. Mais avant, l’homme de 91 ans décide de sortir le recyclage. Rien de bien dangereux, pourrait-on croire.

À l’extérieur, il fait doux pour cette période de l’année : à peine quelques degrés sous zéro. Vêtu d’un pantalon de jogging et d’un chandail, le résident de la rue Jean-Guy-Samson (arr. de Saint-Hubert) se couvre d’un léger manteau. Sans bas dans ses souliers, le voilà prêt à aller porter le recyclage.

À l’aide de sa canne, M. Perron se rend sans problème au bac bleu. Mais en revenant, il glisse sur une plaque de glace et chute derrière l’abri d’auto, coincé sous le bac bleu qui tombe sur lui!

À plusieurs reprises, le nonagénaire appelle à l’aide, mais en vain.

Facteur chance

14h15 : Jean-François Ménard, qui compte 22 ans de métier, est presqu’à la fin de sa tournée quotidienne. Dans ses mains, il tient du courrier adressé à M. Perron. Après avoir déposé le courrier dans la boite aux lettres, le facteur entend un bruit, comme un bac qui bouge, derrière l’abri d’auto. C’est là qu’il aperçoit M. Perron, couché au sol, visiblement en état de détresse et d’hypothermie. 

«Je suis tellement content de l'avoir vu, raconte-t-il. On ne pouvait pas le voir autrement. De la rue, derrière le tempo, la poubelle devant lui et le bac bleu tombé sur lui, c'était impossible!»

«Il me disait que ça ne faisait pas longtemps qu’il était là. Mais ses pantalons étaient très mouillés», raconte M. Ménard. 

Après avoir tassé le bac de recyclage et vérifié que le malheureux n’avait pas de fractures, lui et un voisin qui passait par là ont aidé M. Perron à rentrer chez lui. 

«J’ai assis monsieur Perron sur la marche à l’intérieur et j’ai composé le 911», poursuit M. Ménard.  

Une fois l’ambulance sur place, le facteur soucieux de prévenir la famille a demandé à M. Perron des noms et des numéros de téléphone. «Mais il était confus. Avec mon cellulaire, je suis allé sur Facebook et j’ai entré son nom. Là, plusieurs photos sont apparues et je les lui ai montrées. Sur une des photos, il a reconnu sa fille. Je lui ai donc envoyé un message, continue le facteur. Puis, j’ai trouvé le conjoint de sa fille qui est conseiller municipal à Sainte-Julie. Ils m’ont rappelé et je les ai informés de l’accident.» 

À son arrivée à l’hôpital Charles-Le Moyne, la température corporelle de M. Perron n’était que de 29 degrés Celsius alors que la température normale du corps humain oscille entre 35 et 37 degrés.

Retour à la maison

Après huit jours d’hospitalisation au cours desquelles M. Perron a subi plusieurs tests, l’homme de 91 ans a pu rentrer à la maison. 

Selon Sylvain Dubuc, le gendre de M. Perron, son beau-père remonte tranquillement la pente. «Mille mercis à Jean-François! Sans lui, mon beau-père ne serait plus là. Comme quoi il y a encore du bon monde. Ce gars-là mérite que la communauté de Saint-Hubert soit mise au courant de ce geste de civisme et d’humanité», affirme-t-il.

De son côté, M. Ménard est bien heureux que M. Perron se porte bien. «J’étais seulement à la bonne place au bon moment.»