Faits divers

Condamné pour avoir incité une mineure à la prostitution sur Facebook

le mardi 19 mars 2019
Modifié à 11 h 30 min le 19 mars 2019
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Une adolescente de Delson a été manipulée et incitée à la prostitution par un homme qui s’était créé un profil Facebook sous le nom de Stephen King. Ce dernier a plaidé coupable à trois chefs d’accusation et a écopé de 34 mois de prison et de deux ans de probation. L’individu, de son vrai nom Stephen Dubois, a été accusé de proxénétisme, d’avoir bénéficié d’un avantage matériel provenant de la prestation de services sexuels et de publicité de services sexuels. Les événements remontent à 2015, selon un jugement rendu par la Chambre criminelle et pénale de la Cour du Québec, le 26 février. Dubois, alors âgé de 20 ans, est d’abord devenu ami Facebook en septembre avec sa victime, âgée de 17 ans, qui affichait être à la recherche d’un emploi sur le réseau social. Il lui a offert de «faire de l’argent» lors d’une conversation privée en se déshabillant sur vidéo, ce qu’elle a refusé. Puis, la victime a fini par accepté de se prostituer. Le jugement ne mentionne pas le délai entre les deux demandes. L’accusé lui a demandé des photos osées pour faire «de la publicité». Elle lui en a envoyé trois ou quatre via l’application mobile Snapchat. Un mois plus tard, Dubois est allé chercher l’adolescente chez une amie à Delson. Il l’a informée qu’un client l’attendait et qu’elle devait «fournir des services sexuels complets» pendant une heure pour la somme de 200$. La moitié du montant lui était due, selon leur entente. Le manège s’est ainsi répété sur une période de neuf jours pendant laquelle l’adolescente «travaillait» de 20h30 à 3h30 dans des hôtels au centre-ville de Montréal. Elle voyait entre deux et six clients par soir. Elle a cessé d’elle-même, n’a jamais eu de relations sexuelles avec Dubois et n’a pas été violentée par lui. L’âge de la victime n’a pas été pris en considération, puisqu’il n’a pas été possible de prouver que l’accusé savait qu’elle avait 17 ans. Celle-ci a mentionné lors du procès qu’elle était vulnérable et qu’elle avait été manipulée. Trois ans après les faits, elle dit faire des cauchemars et avoir eu des problèmes d’alcool et de drogue. Elle a aussi abandonné l’école à la suite de ce que le juge, Me Christian M. Tremblay, a qualifié d’«expérience traumatisante».