Sports

Un Laprairien court pendant 24 heures dans les montagnes

le vendredi 13 septembre 2019
Modifié à 14 h 53 min le 13 septembre 2019
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Après avoir couru 30 km pendant la nuit dans des sentiers montagneux à Charlevoix, François Dagenais pensait abandonner plutôt que de compléter les 95 km restants de la compétition, mais le lever du jour lui a donné un nouveau souffle. Le Laprairien de 40 ans en était à sa première course Ultra Trail, un marathon d’endurance dans la nature qui s’étire sur 125 km. Il a terminé au 120e rang, après avoir couru 24 heures, du 7 au 8 septembre. Il confie que le premier quart de la course a été «particulièrement pénible». «C’est un parcours très technique, car il faut éviter les racines et les branches sur le sol. On doit aussi porter une lampe frontale pour mieux voir le sentier, explique M. Dagenais. C’est plus plaisant le jour. C’est tellement beau, mais c’est dur d’en profiter parce qu’il faut rester concentré.» Tout au long du trajet, il a pu faire des arrêts à différentes stations de ravitaillement pour manger et boire. Sa plus longue pause a été à peine de 5 minutes. «Si on s’arrête trop longtemps, ce sera difficile de repartir, précise-t-il. On mange des patates salées, du pita avec de l’hummus, des fruits, des cornets avec du sucre d’érable.» Il a enfilé de nouveaux vêtements propres au terme des 60 premiers km, puisque les autres étaient complètement détrempés. «Je suis reparti à neuf et le milieu de la course a été plus facile dans les circonstances. Mais le soir a commencé à tomber et ç’a été plus difficile de se concentrer pour éviter les obstacles. J’avais mal aux jambes et je n’étais plus capable de courir», raconte-t-il. Alors que bon nombre de coureurs abandonnaient, le Laprairien a puisé dans ses dernières ressources d’énergie pour compléter le parcours à la marche rapide. «Je sentais la fatigue, mais l’adrénaline me poussait à continuer. Je suis fier d’avoir terminé la course, malgré toutes les souffrances que j’ai vécues avant et après. Le lendemain a été très difficile», souligne celui qui est retourné au travail en début de semaine. 45 km de plus ? Maintenant qu’il peut ajouter la distance de 125 km à sa liste d’objectifs atteints, M. Dagenais veut repousser ses limites en participant à l’épreuve du 160 km disputée à Bromont en octobre. C’est sur une partie de ce sentier qu’il avait pris part à sa dernière course d’endurance avant celle de Charlevoix, il y a un an. «J’ai fait des marathons et des Ironman, dont celui de Tremblant cet été, mentionne-t-il. C’est un collègue qui m’a convaincu d’en faire avec lui, il y a 7 ans, et je n’ai pas arrêté depuis!»
«Après la course, mes pieds étaient gros comme des ballons de football. Je ne pouvais enfiler aucun soulier.» -François Dagenais
Peu d’échauffement François Dagenais et les autres participants ont eu très peu de temps pour s’échauffer avant de s’élancer dans les sentiers montagneux de Charlevoix. L’autobus qui les transportait vers la ligne de départ a eu un accident deux heures avant la course. «Nous n’avons eu que 15 minutes, alors qu’il était prévu que nous allions en avoir 45. C’est sûr que ça m’a stressé un peu», confie-t-il.