Sports

Un résident de Sainte-Catherine carbure aux ultra-marathons

le mardi 27 octobre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 27 octobre 2015
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Parcourir au pas de course 167 km durant 28 heures, tel est l’exploit hors de l’ordinaire que Frédéric Giguère a accompli lors de l’ultra-marathon du Massanutten Mountain Trail en Virginie les 16 et 17 mai.

«C’était la course la plus difficile! Durant la nuit, j’ai vomi. Je n’étais plus capable d’absorber autre chose que de l’eau», se souvient le résident de Sainte-Catherine.

Sur les 199 participants inscrits, l’ultra-marathonien a terminé au 24e rang.

«Il faisait chaud avec 30 degrés sans compter l’humidité. Le parcours est réputé pour être très rocailleux et il l’était», poursuit le coureur de 45 ans adepte des défis extrêmes.

Néanmoins, le parcours dont il est demeuré le plus fier jusqu’à présent est celui du Bromont Ultra, un trajet de 160 km qu’il a accompli en 24 heures en octobre 2014.   

«Sur les 32 participants, j’ai fini 2e. Seulement dix personnes ont complété la distance. Nous courions dans des sentiers de vélo de montagne et de ski. Dans ce parcours, il y avait des boucles, dont une de 50 km où on faisait deux fois le tour de la montagne de ski. Nous devions composer avec des dénivelés de 6 000 m», raconte l’athlète.

Depuis son premier ultra-marathon de 80 km, réalisé en septembre 2012 au Vermont où il a terminé 40e sur 300 participants, Frédéric Giguère a participé depuis à une dizaine d’épreuves du genre.

Non-stop

Lorsqu'il court, Frédéric Giguère ne s'octroie pas de pauses, même aux haltes de ravitaillement qu’on retrouve le long des itinéraires dans ce genre d’épreuve.

«À Bromont, il y avait des postes à tous les 10 ou 17 km. Il y a des bénévoles qui proposent de quoi manger. Ma femme et mon père qui m’accompagnaient se rendaient en voiture à ces postes pour me rejoindre et me donner mes barres protéinées. Je consommais aussi des gels énergétiques, surtout en début de course, tout en courant», mentionne M. Giguère qui a participé en 2015 à quatre ultra-marathons.

La nuit venue, le coureur poursuit son périple avec une lampe frontale et une autre attachée à sa taille.  

Pourquoi participer à de telles épreuves?

«Dans un ultra-marathon, on ne court pas pour se qualifier en vue d’une autre épreuve.  On se bat contre soi-même et contre le terrain, le but premier étant de terminer l’épreuve», affirme le coureur.

Pour le plaisir

C’est à l’âge de 36 ans que Frédéric Giguère a débuté la course à pied en entendant les commentaires positifs de collègues et d’amis sur le sujet.

«Quand j’ai commencé, je visais un marathon d’ici un an. Mon père qui était prof d’éducation physique me disait que c’était impossible, car la préparation pour une telle activité exigeait au moins deux ans de préparation. Pourtant, un an après je participais au Marathon de Montréal», se souvient le Sainte-Catherinois.

Par la suite, il a enchaîné les marathons, dont celui de Boston en 2013, année de l’attentat.

«Quand la bombe a explosé, j’avais terminé le marathon et j’étais dans le métro en route vers l’hôtel. Le parcours de Boston a été le plus dur pour moi à courir en termes de trajet. Je ne voulais plus le refaire. Pourtant j’y suis retourné en 2014. Et c’était toujours aussi difficile, mais je l’ai fait», poursuit-il.