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Un voyage solo en kayak sur le réservoir Manicouagan

le vendredi 09 novembre 2018
Modifié à 10 h 57 min le 09 novembre 2018
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

En cherchant une destination voyage en juin, Liviu Rus a pris la décision de partir seul pendant 14 jours sur un kayak gonflable et de faire le tour du réservoir Manicouagan, non sans quelques difficultés. En lisant des journaux de bord d’autres voyageurs, le résident de Sainte-Catherine a eu envie de faire la même chose. Il admet ne pas s’être assez préparé pour les situations imprévues. «Pour la nourriture, ça a bien été et j’en ai eu assez. Pour dormir aussi, ça allait. J’avais commandé mon équipement, comme mon kayak, sur internet et je l’avais testé», dit-il. Cependant, M. Rus n’avait pas l’équipement nécessaire pour affronter la température froide de l’eau. «Pour embarquer sur le kayak, le charger et le décharger, il faut aller dans l’eau. Je n’avais pas lu ça nulle part et je n’avais pas les bonnes bottes», explique-t-il. La météo, une ennemie tenace En plus de la température de l’eau et de la pluie fréquente, le vent a été une grande difficulté pour le voyageur. «Le vent m’a beaucoup ralenti. Il y a une journée pendant laquelle je n’ai presque pas avancé», raconte-t-il.
«Pour rester motivé, je dédiais chaque coup de pagaie à un proche. Je sentais qu’ils m’encourageaient et étaient avec moi.» -Liviu Rus
Il ajoute qu’il ne se décourageait pas, car il avait lu que d’autres voyageurs avaient éprouvé les mêmes difficultés. Les conditions plus difficiles que prévues ne lui ont pas permis de vivre son aventure comme il l’anticipait. «Je pensais avoir le temps de penser et même de méditer, mais je suis tombé dans un genre de mode survie. J’avais toujours quelque chose à faire et j’étais épuisé», avoue-t-il. Fin difficile, mais satisfaisante Le résident de Sainte-Catherine n’a pas tout à fait accompli le défi personnel qu’il s’était lancé. Son voyage a duré du 21 juin au 3 juillet. Au 12e jour, après avoir parcouru environ 200 km au total, M. Rus était épuisé et au pris avec une infection urinaire, à cause de l’eau froide, qui a eu raison de lui. «Il me restait 30 km à faire, mais je ne pensais qu’à retourner à la maison. En plus, il y avait un orage», se souvient-il. M. Rus avait un appareil avec un bouton d’urgence pour alerter la police et un autre pour contacter un responsable à la station Uapishka, son point de départ. Il a appuyé sur le deuxième bouton et le lendemain matin, deux hommes sont venus le chercher. «J’aurais aimé finir, mais je me dis que demander de l’aide est une preuve de courage», conclut-il. À la toute fin de son journal de bord, publié sur un forum anglophone, le voyageur de 42 ans affirme que «ce n’est ni une victoire, ni un échec. C’est un défi personnel et des souvenirs pour la retraite». Équipement -Kayak gonflable -Pagaie en fibre de carbone -Tente pour une personne -Couteau et hache militaire -Pelle pliable -Matelas gonflable -Deux bonbonnes de propane -Cuisinière portative -Fruits séchés, quinoa, chocolat et noix -Une douzaine d’œufs -Poisson en canne -Café et vin blanc