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COVID-19

Une agence de voyages locale cesse les réservations, d’autres poursuivent

le vendredi 29 janvier 2021
Modifié à 12 h 02 min le 29 janvier 2021
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Valérie Desgagné en avait assez de ne pas pouvoir répondre clairement aux inquiétudes et questions de ses clients depuis début janvier. Après avoir refusé les réservations de quelques-uns d’entre eux pour la semaine de relâche, l’agente de voyages a pris la décision d’arrêter complètement de planifier les séjours jusqu’en mai, ce, avant que le premier ministre Justin Trudeau annonce la suspension des vols vers les destinations soleil le 29 janvier.  À lire aussi: Peu de demandes pour des voyages dans le Sud, selon des agences locales Vols annulés en raison d’un manque de passagers, hôtels fermés qui compliquaient les itinéraires de voyageurs, organisation des tests de COVID-19 à passer avant de revenir au pays et l’incertitude des nouvelles mesures à venir ont motivé la décision de la propriétaire de l’agence Voyages Vasco à Sainte-Catherine. Ce que Mme Desgagné suggère aux clients est de réserver pour 2022-2023. Autrement, elle les invite à acheter leurs billets d’avion en ligne «pour ne pas avoir la responsabilité». La clientèle a bien réagi à son annonce faite sur Facebook, le 22 janvier. «Je dois avouer que j’avais des craintes. Ma décision, je l’ai prise avec ma tête, mais j’ai foncé avec mon cœur», fait-elle valoir. L’agence reste ouverte pour continuer d’informer la clientèle et organiser des vacances à l’extérieur lorsque la situation le permettra davantage. Des croisières se vendent déjà, d’ailleurs. Mme Desgagné reconnaît qu’en termes de rentabilité, le temps investi pour gérer l’information à collecter et à donner aux clients ne valait plus la peine de poursuivre, pour le moment. «Je pense qu’il reste une bonne année de difficulté dans notre domaine, mais on s’accroche. J’ose espérer qu’à l’automne prochain, ça va reprendre pour les voyages dans le Sud», souligne Mme Desgagné.
«Parfois, on est mieux de prendre un petit pas de recul en se disant que c’est pour le mieux.» -Valérie Desgagné
Continuer Pour Julie Gauthier, de l’agence Voyages Vasco à La Prairie, c’est une décision «qui est bonne à partager parce qu’il faut continuer à dire que ce n’est pas le temps de voyager». Cependant, elle ne la trouve pas surprenante étant donné qu’il y a très peu ou pas de demande du tout, constate-t-elle. Néanmoins, Mme Gauthier ne souhaite pas mettre un frein complet aux réservations de ses clients. Elle affirme préférer prendre le temps d’expliquer la situation aux voyageurs en leur conseillant la plupart du temps d’attendre, ce qu’ils font fréquemment, observe-t-elle. «Je ne suis pas prête à dire que j’arrête les ventes. Ça voudrait peut-être dire que ceux qui doivent partir pour des raisons essentielles vont éviter de m’appeler, seront mal renseignés et vont réserver n’importe où et n’importe comment», fait-elle valoir, notamment pour ceux qui s'envolent vers l'Europe. Jean Baraby, du Club voyages Raymonde Potvin à Sainte-Catherine et à Châteauguay, abonde dans le même sens. Est-ce qu’il a pensé à ne prendre aucune réservation pour un certain temps? «Oui et non», dit-il. «On ne refuse pas, mais on explique. C’est notre responsabilité. Si le client veut voyager, on l’accompagne du mieux qu’on peut», souligne-t-il. M. Baraby parle d’une diminution de 95% pour la relâche. Une quinzaine de départs au maximum ont été réservés, tandis que des vacances pour la première semaine de mars, prévues avant Noël alors «qu’il y avait un certain optimisme en raison du vaccin», ont été annulées récemment. Ce dernier reste également disponible pour la clientèle corporative, qui doit voyager pour le travail. Fausse croyance  Les agents de voyage soulignent tous que les clients croient à tort qu’ils connaissent d’avance les mesures et restrictions qui seront appliquées par le gouvernement. «On reste à l’affût, notre personnel est formé pour suivre l’évolution de la situation et on se tient au courant de ce que les fournisseurs prennent comme décisions», informe M. Baraby. Mme Desgagné ne cache pas de son côté que beaucoup appellent dernièrement afin de s’informer à ce sujet, mais qu’elle ne peut fournir des réponses, puisqu’elle ne les possède pas avant le public.