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Une brique à la fois, ils redonnent vie à leur local d’arts

le mardi 23 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 23 juin 2015

Dans un local d’arts plastiques de l’école Saint-François-Xavier, des élèves de secondaire I et III et leur professeur Guillaume Larouche ont travaillé d’arrache-pied pour redonner vie à leur espace de création. Des mois plus tard, le désordre qui y régnait a fait place à des couleurs éclatantes et des motifs inspirants.

Quand Guillaume Larouche est entré dans son local d’enseignement pour la première fois en 2014, il a rapidement constaté que le fouillis était total. Plus d’une trentaine de trous dans le plafond, mobilier désuet et murs arrachés; loin d’être découragé, il a lancé l’idée à ces élèves de remettre à neuf l’espace.

«C’était important pour moi de refaire la classe au complet. Je me suis dit que je ne pouvais pas enseigner dans des conditions comme celles-ci», mentionne celui qui a aussi travaillé pendant 10 ans à l’école secondaire de la Magdeleine à La Prairie.  

1500 briques plus tard

Le professeur a alors formé un comité d’élèves nommé Conceptima (concept et imagination) afin de déposer des idées de remise à neuf sur la table à dessin.

Les heures de discussion ont résulté en une classe hybride divisée en différentes sections et décorée de plus de 1500 fausses briques.

«Nous avons fait un moule de 12 briques et avons coulé le plâtre à la chaudière. Au départ, nous avions calculé 500 briques et un échéancier d’octobre à mars. Finalement, nous avions besoin de 1500 briques et nous avons dû étirer le projet jusqu’en juin», explique-t-il.

Donnez au suivant

Les 11 élèves du comité ont travaillé parfois jusqu’à 21h les soirs de semaine pour mettre la touche finale à leurs intentions colorées et ce, même si 10 d’entres eux ne pourront en profiter l’année prochaine en raison du transfert vers la Magdeleine.

«Ce qui est extraordinaire avec leur engagement, c’est le concept de donnez au suivant. Ils ont fait un projet pour les autres, mais ils resteront toujours des pionniers pour l’école», rappelle Guillaume Larouche.

«On tenait à faire un changement dans l’école», affirme Sabrina Beaudoin, élève en secondaire III.

«On était découragé parfois, surtout avec les briques et le plâtre, mais quand on a commencé à voir le résultat sur le mur, ça nous a motivés à continuer, indique pour sa part Emmy Charbonneau. On voyait qu’on ne travaillait pas pour rien.»

Les jeunes ont remarqué l’impact qu’une telle implication avait sur leur participation au cours d’arts plastiques.

«Les idées venaient plus rapidement pour nos nouveaux projets. On était habitué de dire qu’on ne savait pas quoi faire, mais l’inspiration est venue plus facilement à cause de l’endroit et c’est devenu un plus pour nous», poursuit Sabrina Beaudoin.

 

Se démarquer de la masse           

Au-delà de cette démarche artistique, se trouve une volonté plus grande de Guillaume Larouche de rappeler l’importance de laisser sa marque.  

«On ne se le cachera pas, dans notre société, il y a beaucoup de personnes qui suivent la parade, mentionne-t-il. Je pense que c’est nécessaire de leur montrer que c’est bien de se démarquer, d’être différent des autres et d’accepter qui on est.»

Chaque élève qui entre dans la classe peut d’ailleurs voir l’expression «Laisse ta marque» peinte à l’entrée du local.

Des élèves inspirés et inspirants

Sabrina Beaudoin;

Rose Bilodeau;

Emmy Charbonneau;

Carolann Guérin;

Amélia Lapointe;

Arianne Lavoie;

Gabriel Leroux-Bergeron;

Samuel Moreau;

Kelly-Anne Prud’Homme;

Elizabeth Rhéaume;

Charles-Antoine Lauzon

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