Opinion

Une lettre d'amour

le jeudi 09 février 2017
Modifié à 0 h 00 min le 09 février 2017
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Voici le billet du 8 février 2017 d'Hélène Gingras.

Avez-vous déjà écrit une lettre d'amour à quelqu'un?

C'est à toi que je m'adresse aujourd'hui. Sans te prévenir. Parce que je sais que tu lis cette chronique toutes les semaines. D'abord, parce que tu me l'as déjà dit. Même si je te vois rarement faire. Et c'est tant mieux. Parce que c'est toujours un peu intimidant d'assister en direct à la réaction de quelqu'un qui nous lit. Pour ma part, en tout cas.

N'empêche que je sais que tu n’en manques pas une. Parfois, je trouve Le Reflet replié en page 6 sur le comptoir, parmi la pile de circulaires. Ou le bac de recyclage, dans la même position.

Tu fais ça discrètement. Avec respect. Sans jamais même me questionner sur ce que je vais écrire. Ni même chercher à connaître mes propos à l'avance. Alors que tu n'aurais bien souvent qu'à te pencher au-dessus de mon épaule pour me voir écrire...

Pratiquement tous les lundis soir, je suis à rédiger cette colonne pendant que tu vas au lit. Que tu cherches le sommeil à côté de moi. Que je tape sur le clavier mon iPad. Sur celui que tu m'as offert à notre anniversaire avec une gravure personnalisée qui m’a bouleversée.

À toi qui fait souvent partie de cette colonne. En filigrane. Volontairement. En raison de mon choix personnel. De nous réserver cet espace d’intimité. Souvent, tu reconnais les propos de cette colonne parce que tu as vécu ou assisté à plusieurs des anecdotes que je raconte.

C’est avec toi que je partage souvent mes réflexions. À venir ici. Parce que ton opinion est éclairante. Rarement ennuyante. Et qu'elle vient parfois enrichir mon discours. Que je fais peut-être mien avec le temps, sans m'en rendre compte.

C'est à toi que je m'adresse aujourd'hui. Pour te dire merci. D'avoir choisi de faire équipe avec moi, pour reprendre ton expression. De faire partie de ma vie. De la rendre plus douce. Plus joyeuse. Plus belle.

Merci de ta complicité. De ta compréhension. De ta patience. Surtout pour les jours, où, comme tu dis, je suis impossible à satisfaire. Merci d'endurer mes niaiseries, mes folies et mes dix millions de projets. De me comprendre aussi bien. Et de m’accepter comme je suis.

Je ne pourrais rêver de marcher une ville avec personne d'autre. Tant ton pas suit le mien.