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Une piste d’athlétisme neuve, mais fermée à La Prairie

le jeudi 29 août 2019
Modifié à 11 h 45 min le 29 août 2019
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

La triathlète Élyse Poulin juge aberrant que la nouvelle piste d’athlétisme à l’école secondaire de la Magdeleine à La Prairie ne soit pas accessible aux coureurs cet été. La résidente de Delson va jusqu’à grimper sur une échelle pour contourner la clôture et accéder à l’installation inaugurée à l’automne 2018. L’athlète originaire du Saguenay a contacté Le Reflet «pour faire bouger les choses», dit-elle. Habituée à courir sur une multitude de pistes d’athlétisme au Québec, elle ne comprend pas que la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries (CSDGS) ne laisse pas l’accès libre aux visiteurs en dehors des heures de classe. «Une si belle piste avec aucun coureur dessus, c’est ridicule. En ce moment, il n’y a que les mouettes qui l’occupent, fait-elle remarquer avec sarcasme. Puisque sa construction a été financée avec notre argent, je considère qu’elle appartient à tous et qu’il s’agit d’un bien public.» La piste d’athlétisme et le terrain de football synthétique au centre ont été aménagés au coût de 3,5 M$, dont 2,2 M$ ont été assurés par la CSDGS et le reste par subvention gouvernementale. Une échelle et un coussin Les installations sont entourées d’une clôture et les entrées sont cadenassées. Une affiche indique pourtant que les heures de fermeture sont de 23h à 7h. Élyse Poulin n’hésite pas à littéralement «contourner» le problème en apportant son échelle et un coussin pour ne pas se blesser sur le grillage. «Je grimpe ici une fois par semaine. C’est dangereux, mais c’est la seule façon d’y avoir accès, soutient-elle. J’ai 57 ans. Est-ce que je vais vraiment devoir continuer à faire cela longtemps?» Celle qui s’entraîne aussi aux États-Unis insiste, estimant que «nous sommes en retard» en matière d’accessibilité des installations sportives. «En raison de mon travail, il m’arrive souvent de passer devant des pistes à Montréal. Tout le monde peut y courir. Les enfants s’amusent. C’est un endroit où la communauté se rassemble. Ce serait beau de voir la même chose ici», affirme-t-elle. La résidente de Delson compte aussi sensibiliser son député à cette situation. La CSDGS ou la Ville ? Questionnée, la CSDGS a plutôt lancé la balle à la Ville de La Prairie en précisant que les deux parties ont signé un protocole d’entente pour l’utilisation de la piste en dehors des heures de classe. La Ville de La Prairie explique que l’entente permet à ses organismes accrédités d’avoir accès aux installations pour leurs équipes sportives. Ces dernières doivent débourser 90$ par heure plus les taxes et les honoraires d’un surveillant pour réserver l’installation. «En raison des coûts, les équipes de soccer et de football ont été privilégiées. Cela dit, la Ville a entamé une réflexion à ce sujet. Le tout sera soumis sous peu à l’occasion d’une prochaine commission des loisirs», ajoute Dominique Beaumont, directrice des communications à la Ville de La Prairie.
«J’étais excitée à l’idée de pouvoir finalement m’entraîner près de chez moi. Malheureusement, je ne peux même pas en profiter!» -Élyse Poulin, triathlète
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