Culture

Une résidente de Saint-Philippe a filmé la crise des gilets jaunes

le mercredi 31 juillet 2019
Modifié à 13 h 27 min le 02 août 2019
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Annabelle Dion-Poirier et ses camarades de classe ont plongé leur caméra au cœur de la crise des gilets jaunes en France, ce printemps. Pour les besoins de son projet final de cégep, la résidente de Saint-Philippe a filmé les manifestations et rencontré des acteurs de ce mouvement de protestation qui a marqué l’actualité. La création de ce court documentaire s’intègre dans un stage que l’étudiante du Cégep André-Laurent a réalisé à l’Institut technologique universitaire de Chambéry, en France, du 1er mars au 14 avril. Le cégep situé dans l’arrondissement de LaSalle offre depuis 2007 la possibilité à ses étudiants en arts et lettres de réaliser ce stage. La jeune femme de 21 ans a déposé sa candidature pour y prendre part «parce qu’elle aime voyager». «Dans le contexte des études, c’est encore mieux!» fait-elle valoir. À Chambéry, Annabelle Dion-Poirier et trois autres étudiants de sa cohorte ont suivi les cours du programme Métiers du multimédia et de l’internet. «S’il y a une différence à l’école entre ici et là-bas, c’est la façon d’enseigner des professeurs. En France, ils étaient plus directs et ne passaient pas par quatre chemins pour nous dire ce qu’ils pensaient de notre travail», raconte-t-elle. Cette dernière et trois autres étudiants de sa cohorte sélectionnés tenaient à mettre en lumière un sujet impossible à traiter au Québec. «Il fallait justifier la raison pour laquelle nous étions en France. Tous nos intervenants ont été rencontrés là-bas», explique-t-elle. Décalage horaire et frictions Les embûches ont été multiples, convient-elle, mais la plus importante s’est avérée le décalage horaire. «L’étape de la recherche a été effectuée avant le départ. Nous n’avons pas eu de difficulté à trouver des intervenants pertinents à interviewer. Le problème est qu’il y a six heures qui nous séparent. Il était parfois trop tard pour que nous puissions les rencontrer au moment où nous serions disponibles en France», mentionne-t-elle. Une fois sur le terrain, Annabelle Dion-Poirier affirme que sa perception de la crise des gilets jaunes a changé. «On se demandait si on allait avoir peur dans les manifestations et si elles allaient être violentes, mais, finalement, tout s’est bien passé», relate-t-elle. La résidente de Saint-Philippe ne cache pas qu’il y a eu quelques frictions entre les membres de l’équipe pendant le stage, «ce qui a parfois paru dans le résultat final», confie-t-elle. Fière du résultat Néanmoins, son expérience en France, et particulièrement la recherche et de préproduction du documentaire, lui ont donné la piqûre. «J’ai adoré cette partie du travail, je pourrais en parler pendant des heures!» s’exclame-t-elle. Le résultat final a été projeté devant les étudiants en communication du Cégep et leurs proches en mai. Annabelle Dion-Poirier affirme avoir été fière de ce que son équipe et elle ont présenté à l’écran. «Je sais que ça aurait pu être mieux, mais nous avons reçu de bons commentaires et avons été applaudis à la fin de projection, raconte-t-elle. Les spectateurs sont venus nous parler après parce qu’ils étaient intéressés par le sujet et c’était plaisant.»
«Il s’agit d’un mouvement très rassembleur qu’on a vu d’une façon différente qu’en étant au Québec.» -Annabelle Dion-Poirier
La crise des gilets jaunes Le mouvement des gilets jaunes a pris naissance en France en novembre 2018. À l’origine, les citoyens manifestaient pour dénoncer l'augmentation de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. Les revendications des manifestants se sont rapidement élargies, menant à des épisodes violents dans les rues. Le nom de la crise vient du fait que les manifestants portaient une veste de sécurité jaune.