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Vers la création d’un centre de jour pour les adultes atteints d’autisme

le vendredi 05 avril 2019
Modifié à 11 h 26 min le 05 avril 2019
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

La présidente et fondatrice de l’organisme S.Au.S. – Soutien Autism(e) Support, Audrey Burt, a un rêve: mettre sur pied un centre de jour destiné aux adultes atteints sévèrement par le trouble du spectre de l’autisme (TSA). «Il y a des parents dont les enfants autistes jouent au hockey, vont dans des classes régulières. Dans mon cas, mon fils a besoin de soutien au quotidien, cite-t-elle en guise d’exemple. Il ne peut demeurer seul à la maison.» Âgé de 15 ans, son garçon Keyan fréquente une école spécialisée la semaine grâce au soutien de l’État. Toutefois, à partir de 21 ans, le gouvernement n’assume plus cette prise en charge et les ressources à cet égard sont quasi inexistantes soutient-elle. Une situation qui touche de nombreuses familles, selon Mme Burt. «Dans la majorité des cas, un des deux parents se voit dans l’obligation de quitter son emploi pour s’occuper de son enfant qui retourne à temps plein à la maison. Il y a le stress de perdre un salaire alors qu’il y a l’hypothèque, l’épicerie et les autres obligations à assumer», affirme la résidente de Candiac.   [caption id="attachment_60720" align="aligncenter" width="521"] Audrey Burt, présidente et fondatrice de l’organisme S.Au.S. – Soutien Autism(e) Support, en compagnie de son fils Keyan. (Photo gracieuseté)[/caption]     Plan de cinq ans C’est dans cette perspective que S.Au.S. – Soutien Autism(e) Support travaille à la mise sur pied du centre de jour. «Nous avons un plan de cinq ans pour mettre en place ce centre qui sera situé sur le territoire que nous desservons, soit le sud-ouest de la Montérégie. Le centre pourra accueillir 20 personnes de 8h à 16h. Les parents pourront continuer de travailler et chercher leur enfant par la suite», détaille Mme Burt. Elle évalue ce projet à 2 M$ et indique qu’elle est communication avec les maires et les députés locaux. À plus long terme, Audrey Burt mentionne que des points de service pourraient s’ajouter au centre de jour une fois ouvert afin d’étendre le service à une centaine de personnes.   Évolution des mentalités Une des principales raisons qui a poussé Audrey Burt à fonder l’organisme S.Au.S. – Soutien Autism(e) Support en 2009 était la volonté de sensibiliser le public sur les enfants touchés par le TSA. Dix ans plus tard, elle constate que la perception des gens a changé de manière positive. «J’avoue que la population est sensibilisée à l’autisme. Mais l’autisme est tellement complexe que les gens ont juste une vision de base concernant cette condition», note-t-elle. Elle ajoute que son organisme propose divers programmes pour les enfants et adolescents qui ne peuvent faire preuve d’autonomie. En petits groupes et encadrés par des accompagnatrices, les jeunes peuvent pratiquer le soccer, bénéficier de la musicothérapie, s’initier à la danse et participer à des bains libres à la piscine. «On a aussi un camp de jour pour les adolescents ainsi qu’un club pour eux les vendredis soir, une fois par mois», ajoute Mme Burt.   Marche C’est le 28 avril que se déroulera la 11e édition de la marche S.Au.S. – Soutien Autism(e) Support. «À notre première édition, en 2009, il y avait 225 personnes. Maintenant, nous accueillons entre 800 et 1000 participants. Au fil du temps, plus de 8 000 personnes ont participé à la marche», indique Audrey Burt. Le point de départ aura lieu à l’école primaire Saint-Marc à Candiac. Des trajets de 1 km, 3 km et 5 km (course et/ou marche) sont proposés.  Cette activité d’autofinancement est gratuite pour les moins de 14 ans. Pour connaître les coûts et autre information: www.s-au-s.org.   À propos du trouble du spectre de l’autisme Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) fait partie de l’ensemble des troubles neurodéveloppementaux. Il s’agit d’une condition habituellement présente dans la petite enfance, mais qui peut apparaître de façon plus évidente au moment de l’entrée à l’école.  Le TSA se caractérise par des altérations significatives dans deux domaines: déficits persistants au niveau de la communication et de l’interaction sociale et comportements, activités et intérêts restreints ou répétitifs. Les causes de l’autisme ne font pas encore l’objet d’un consensus au sein de la communauté scientifique. L’estimation de la prévalence de l’autisme au Québec est de 1,4% de la population. (Source: Fédération québécoise de l’autisme).   À LIRE SUR LE MÊME SUJET :

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