Actualités
Société

VIDÉO - Cent ans pour un fier et solide vétéran

le mardi 01 mars 2022
Modifié à 13 h 04 min le 01 mars 2022
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Edgar Doiron est fier de pouvoir expliquer le sens des médailles qu’il a reçu au cours de sa brillante carrière dans les Forces armées canadiennes. Il a servi son pays pendant cinq ans en Europe, entre autres au cours du Débarquement de Normandie. (Photo : Journal Saint-François – Denis Germain)

Cornemuses, flûtes de bulles, ballons, petites bouchées, c’est en grande pompe que l’on a souligné les cent ans d’un brave vétéran vendredi au Dufferin de Valleyfield.

Le 20 février 1922 naissait à Shippagan au Nouveau-Brunswick Edgar Doiron. Un siècle plus tard, c’est droit comme un chêne que le centenaire recevait les hommages de ses proches, ses amis, sa famille et des employés du Dufferin qui ont tenu à souligner les exploits et la vie de ce vétéran peu ordinaire.

« De se rendre à cent ans, c’est déjà un exploit. Mais c’est surtout de le faire en ayant survécu à la guerre. Je suis fier de lui », lance le fils aîné des trois enfants d’Edgar Doiron, Jean-Pierre. Qualifiant son père d’un homme rempli d’humour, il ne tarit pas d’éloges envers celui qui est toujours en bonne santé. « Il est sain d’esprit et il a une bonne mémoire », plaide-t-il, accompagné de sa sœur Monique.

Un soldat de la Seconde Guerre mondiale

C’est à l’âge de 15 ans qu’Edgar Doiron décide de s’engager dans les forces au sein du North Shore Regiment de l’Armée canadienne. Quelques années plus tard, il traverse en Europe pour participer au grand conflit mondial qui met aux prises le monde contre l’Allemagne. Le 6 juin 1944, le jeune soldat débarque sur les plages de Normandie pour l’un des assauts les plus historiques de ce conflit.

« J’ai vu la mort de près, mais j’ai pu poursuivre le combat », raconte le centenaire, blessé à une oreille par un éclat d’obus. Une soixantaine de ses 300 frères d’armes n’ont pas la chance de revenir au pays. Mais le vétéran Doiron se considère chanceux d’avoir eu une belle vie par la suite.

Après cinq ans de guerre en Europe, il revient au pays en 1946 et déménage à Salaberry-de-Valleyfield en 1951. Lui et son épouse donnent la vie à trois enfants. « Plus jeune il était réservé sur ce qu’il a vécu à la guerre. Il a vécu plusieurs traumatismes reliés à ça. Mais plus tard il a accepté d’en parler. Il a donné des conférences dans les écoles et en 2014, nous avons eu la chance de retourner en Normandie pour les 70 ans du Débarquement », glisse son fils les yeux brillants de fierté de voir la vie de son père être célébrée de son vivant.

Des médailles dont il est fier

Sur son veston, Edgar Doiron porte des nombreuses médailles. Il est fier de plusieurs d’entre elles. Mais c’est de ses enfants dont il est le plus fier. « Aujourd’hui, c’est la plus belle journée de ma vie, à part celles où mes enfants sont nés », dit celui qui est défini comme un soldat, mais surtout un homme de famille.

Sur son corps, Edgar Doiron porte trois blessures de guerre. Mais ça ne l’empêche pas de sourire à la vie et de faire sourire ses amis du Dufferin. « C’est un homme admirable. Nous voulons le garder un autre cent ans avec nous », conclut Nancy Fiset du Dufferin.

 

 

Deux cornemuseurs du régiment des Black Watch, le Royal Highland Regiment ont rendu un vibrant hommage bien senti au vétéran qui célèbre un siècle de vie et qui a combattu lors de la Seconde Guerre mondiale. (Photo : Journal Saint-François – Denis Germain)