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VIDEO - Le grand ami des papillons monarques

le jeudi 25 août 2022
Modifié à 10 h 06 min le 25 août 2022
Par Paula Dayan-Perez

pdayan-perez@gravitemedia.com

Une quinzaine de papillons sont nés à Châteauguay depuis le début de l’été grâce aux soins d'Alain Binette. (Photo gracieuseté)

Regarder la beauté des papillons monarques grandir, puis s’envoler n’est qu’un privilège aux yeux du Châteauguois Alain Binette. L’aspect le plus important de son projet d’élevage de papillons, c’est de leur donner plus de chances de survie. Alors que cette espèce d’insecte migrateur est en voie d’extinction, M. Binette a convaincu la Ville de Châteauguay à prendre des mesures concrètes pour la protéger.

Depuis le début de l’été, Alain Binette se promène dans Châteauguay à la recherche d’œufs de papillon monarque. Il a appris à reconnaître les petits points blancs collés sous les feuilles d’asclépiades, la plante hôte des larves du papillon et la seule nourriture des chenilles. Il amène les œufs dans sa pouponnière où ils peuvent manger à leur faim à l’abri des prédateurs.

 

Ainsi, M. Binette et son épouse Diane observent avec émerveillement chaque étape de leur évolution: de chenille à chrysalide, jusqu’aux papillons aux ailes orange et noires.

«C’est sûr que c’est toujours une joie. C’est toujours un plaisir, exprime M. Binette. Et puis, il y a aussi un sentiment de responsabilité. On a une responsabilité en tant qu’êtres humains. C’est nous les responsables leur disparition.»

Alain Binette présente sa pouponnière de papillons : à l’intérieur de l’abri on voit une plante asclépiade rongée par les chenilles. Les feuilles dans ses mains portent des œufs de papillon monarque. (Photo : Le Soleil : Paula Dayan-Perez)

Des efforts ont été déployés pour aider les abeilles, mais le papillon est également un pollinisateur qu’il faut conserver, soutient-il. «Les abeilles, on en retire du miel. On a un intérêt économique à l’abeille qu’on n’a pas avec le papillon monarque», dit-il.

Une quinzaine de papillons sont nés à Châteauguay depuis le début de l’été grâce aux soins du couple.

Une ville amie des papillons monarques

Le 15 août dernier, Châteauguay s’est engagée à devenir une Ville amie des monarques. C’est M. Binette qui a écrit au conseil municipal afin de les convaincre de participer au programme de conservation de la Fondation David Suzuki et de l’organisme montréalais Espace pour la vie.

Le conseiller Eric Corbeil a rapidement appuyé l’initiative. «Ce qui est beau de ce projet-là, c’est qu’il ne coûte à peu près rien et il n’y a aucune obligation financière de la Ville, explique-t-il. C’est complètement bénévole et ce n’est pas compliqué à faire.»

Un papillon sort de sa chrysalide chez M. Binette à Châteauguay. (Photo gracieuseté)

La Municipalité devra mettre en place une quinzaine de mesures pour protéger l’asclépiade et faire de la sensibilisation auprès des citoyens. Le conseiller du District 3 a acheté des semences de cette plante de sa propre poche. Cet automne, la Ville prévoit d’aménager un Jardin des monarques, soit la plantation d’asclépiades sur un terrain qui appartient à la ville et qui est protégé par le ministère de l’Environnement, près du réservoir d’eau de la rue Lefebvre. De plus, ces plantes seront incluses dans les aménagements paysagers sur le territoire de la municipalité.

Un insecte en danger

Selon la Fondation David Suzuki, la population de papillons monarques migrateurs a chuté de 90% au cours des deux dernières décennies. Ce, en raison de la réduction de l’asclépiade, qui a largement disparu à cause des pratiques agricoles et de l’utilisation d’herbicides à grande échelle, peut-on lire sur le site web de la Fondation. Depuis le 21 juillet 2022, le papillon monarque figure sur la liste rouge des espèces en voie de disparition de l’Union internationale de protection de la nature.