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VIDÉOS - Des élèves mohawks de l’école Billings débutent leur vidéoclip

le mercredi 07 décembre 2022
Modifié à 9 h 38 min le 08 décembre 2022
Par Paula Dayan-Perez

pdayan-perez@gravitemedia.com

La vidéo a été tournée à Kahnawake et à l'école secondaire Howard S. Billings à Châteauguay. (Capture d'écran tirée de YouTube)

Quatre jeunes artistes mohawks ont présenté le vidéoclip de leur chanson They Fly (Ils s’envolent) devant une foule de élèves épatés à l’auditorium de l’école secondaire Howard S. Billings à Châteauguay, le 1er décembre.

«Wow! Impressionnant!» ont lancé des jeunes spectateurs lors d'une vague d'applaudissements. Dans le vidéoclip, les auteurs et chanteurs de la chanson Lola Rosa Onekwentaraonerate Mcquaid, Katelyne Wahientha Cross, Mercadies Deer et Phoenix Teioronhiathe Lahache se promènent dans des endroits marquants à Kahnawake et dans leur école secondaire. Ils mènent une cérémonie traditionnelle de purification par la fumée. Ils jouent dans les balançoires et rient. 

Ils livrent leurs paroles avec conviction. Leur message fait la promotion de la force, de la solidarité et de l’amour.

Partager ses expériences

Chaque ado a écrit une partie de la chanson basée sur son vécu. Le thème des oiseaux, signifiant la liberté, est présent tout au long du morceau, explique Mercadies Deer. L’élève de la 5e secondaire voulait surtout parler de résilience dans son couplet.

«Ça parle principalement d'avoir du mal avec les choses, se sentir triste mais être capable de s'en sortir», exprime-t-elle.

«Le projet signifie beaucoup pour moi parce que ça m'a fait sortir de ma coquille, ajoute-t-elle. C'est quelque chose que je n'aurais jamais pensé pouvoir faire. Ça m'a fait du bien de pouvoir exprimer ce que je ressens parce que je ne suis pas la personne la plus extravertie.»

Les auteurs de la chanson. De gauche à droite : Lola Rosa Onekwentaraonerate Mcquaid, Katelyne Wahientha Cross, Mercadies Deer et Phoenix Teioronhiathe Lahache. (Photo : Le Soleil de Châteauguay - Paula Dayan-Perez)

Phoenix Teioronhiathe Lahache, également de la 5e secondaire, dit s’être amusé même s’il était un peu nerveux au début. «C'était hors ma zone de confort, avoue-t-il. Je ne chante pas d'habitude. Donc, j'ai vraiment senti que ce serait une bonne occasion de le faire. C'est ma dernière année de secondaire.»

Il se dit fier d’avoir contribué à la représentation des Autochtones dans les médias.

Pour sa part, Katelyne Wahientha Cross, qui est à sa dernière année du secondaire, voulait partager sa passion pour les droits des peuples des Premières Nations.

«Je voulais communiquer mes sentiments envers le fait d'être Autochtone et aussi mon expérience avec l’école secondaire. C'était l'un des thèmes principaux de la chanson, indique-t-elle. Je voulais communiquer que nous sommes forts ensemble et que nous pouvons faire des choses difficiles si nous nous unissons.»

 

Pour Lola Rosa Onekwentaraonerate Mcquaid, de 1re secondaire, le projet a été une expérience enrichissante. «J’ai senti que j’étais capable de faire des choses même à un si jeune âge», dit-elle.

«Je voulais vraiment attirer l'attention sur les Mohawks qui ne ressemblent pas à un Autochtone typique. J'ai la peau très claire et les yeux bleus et je voulais mettre en lumière que tous les Autochtones ne se ressemblent pas», ajoute-t-elle.

Un sens de communauté

Le projet a été développé par l’organisme sans but lucratif N'we Jinan, qui donne aux jeunes provenant de communautés autochtones les outils et de l’accompagnement pour créer de la musique. Le groupe se rend dans les écoles grâce à son studio de production mobile pour donner aux jeunes «l’opportunité de s’exprimer et de se connecter avec leurs pairs», peut-on lire sur son site web.

C’est la Commission scolaire New Frontiers qui a financé la production de They Fly et le vidéoclip par le biais d’un fonds du ministère de l’Éducation pour le Soutien à l’éducation des Autochtones dans le réseau.

Selon la directrice de l’école, Lynn L'Esperance, le projet permet de promouvoir un esprit de communauté.

«C'est leur façon de présenter leur communauté, et comment elle se mélange à la communauté de Châteauguay. Ça nous rend tous un. C’est très sympa, indique-t-elle. Ça met en valeur leurs expériences, qui sont des expériences d’adolescence. Donc, il y a des choses en commun avec tout le monde.»