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Volkswagen Jetta GLI 2019 : essai convaincant sur la Tail of the Dragon

le mercredi 03 avril 2019
Modifié à 16 h 15 min le 03 avril 2019
Le Guide de l'Auto
Article par Germain Goyer

Après une brève absence en 2018, la Volkswagen Jetta GLI est de retour en 2019 à l’occasion de son 35e anniversaire. Et puisque le constructeur est persuadé qu’il s’agit d’une authentique auto sport et qu’elle ne se contente pas de le prétendre, il nous a proposé d’en prendre le volant sur la route Tail of the Dragon, aux États-Unis.

La même motorisation que la GTI
Non seulement la GLI est bâtie sur la plate-forme MQB des Atlas, Tiguan, Golf et GTI, elle emprunte sa motorisation à cette dernière. Sous son capot loge un bloc turbocompressé à quatre cylindres de 2,0 L. Il génère une puissance et un couple qui se chiffrent respectivement à 228 chevaux et 258 livres-pied. Il s’agit d’une augmentation importante par rapport à l’ancienne génération, soit 18 chevaux et 51 livres-pied supplémentaires. On serait fou de s’en passer!

En ce qui a trait à la boîte de vitesses, on a le choix entre une manuelle à six rapports et une automatique à double embrayage à sept rapports. Lorsque le mode Sport est actionné, cette boîte DSG est rapide et fort efficace. Il est toutefois dommage qu’elle force l’embrayage de certains rapports même si le conducteur choisit de les passer lui-même à l’aide des palettes au volant.

On déplore la disparition du traditionnel frein à main qui a été remplacé par un bouton.

Elle pourrait avoir l’air plus sportive
Authentique berline sport, la GLI donne toutefois l’impression d’en être gênée. Autrement dit, elle a toutes les aptitudes d’une auto sport, mais ça paraît à peine. Heureusement qu’il y a quelques accents rouges, sans lesquels le commun des mortels ne pourrait la différencier d’une Jetta de base.

Mais ça, c’est loin d’être nouveau. Volkswagen ne verse pas dans le tape-à-l’œil.

On peut cependant compter sur des caractéristiques intéressantes comme le différentiel à glissement limité en plus des freins avant empruntés à la Golf R.

Si l’on apprécie sa sonorité, on est toutefois vite déçu lorsque l’on apprend que la musique du moteur est amplifiée par un quelconque système dans l’habitacle...

Une route pas comme les autres
Lors des lancements de presse, il n’est pas rare que les constructeurs ciblent des routes de campagne bien planes sur lesquelles la circulation est peu dense et sur lesquelles, surtout, nous enregistrons une consommation d’essence qui se rapproche de celle annoncée. Or, Volkswagen n’a pas opté pour cette stratégie. Pas du tout, même!

Pour l’occasion, on nous a plutôt conviés sur la route 129 baptisée Tail of the Dragon. À califourchon entre le Tennessee et la Caroline du Nord, elle ne comporte pas moins de 318 virages sur une distance de 17,7 kilomètres. Il n’y a pas à dire, elle a été brassée, la GLI. Et ses occupants aussi! Ce n’est pas mêlant, on se serait cru dans un robot culinaire!

Bien que le pari était audacieux, la berline s’est comportée comme une championne sur cette route on ne peut plus sinueuse. Ses accélérations vives permettaient de passer rapidement au virage suivant. Quant à sa tenue de route générale, elle est à la hauteur de ce à quoi l’on s’attend d’une sportive allemande. Les suspensions sont suffisamment fermes. En ce qui a trait à a la direction, sa précision facilite l’enchaînement des courbes.

Plus accessible qu’auparavant
La GLI de précédente génération n’a pas su charmer des tonnes d’acheteurs. Ces derniers préférant la GTI... Pour 2019, Volkswagen met de l’avant une offensive plus audacieuse avec la GLI en proposant un prix inférieur de 3 300 $ à celui de l’ancien modèle. Ainsi, son prix de base s’élève à 31 695 $ avant les frais de transport et de préparation.

À ce moment, il faut additionner 750 $ pour mettre la main sur une édition 35e anniversaire et 995 $ pour l’ensemble d’assistances à la conduite. Ce dernier comprend entre autres la détection des angles morts, le freinage d’urgence automatique, le régulateur de vitesse adaptatif et les feux de route automatiques.

35 ans, ça se fête… timidement!
Lancée en 1984, la GLI souffle 35 bougies (!) en 2019. Pour l’occasion, Volkswagen lance une édition commémorative. Celle-ci se distingue de la GLI conventionnelle par ses jantes de 18 pouces gris foncé décorées d’une bande rouge ainsi que par son toit, ses coques de rétroviseurs et son béquet arrière qui sont noirs. On retrouve aussi des inscriptions particulières sur les sièges, les seuils de porte et les tapis.

On aurait été en droit de s’attendre à davantage d’étincelles…

Nombreux étaient ceux qui déploraient la corpulence de la Jetta de septième génération. Considérant que la GLI en est directement dérivée, les mêmes commentaires resurgiront : elle est trop longue, trop lourde, trop large, trop pesante, etc. Eh bien, pas tant que ça! En revanche, il est pertinent de noter que l’empattement est à peine plus long de 1,2 pouce, plus large de 0,8 pouce et plus haut de 0,3 pouce. Ce serait exagéré d’affirmer que Volkswagen a abusé.

Un choix plus que limité dans le créneau
Les berlines compactes sportives à roues motrices avant ne courent plus les rues. Il ne reste pratiquement que les Honda Civic Si et Hyundai Elantra GT. Malgré ses quatre roues motrices, la Subaru WRX joue dans la même plate-bande.

Avant son importante baisse de prix, la GLI saura assurément convaincre ceux qui n’avaient à ce jour d’yeux que pour la bagnole japonaise ou l’auto coréenne. Et ça, c’est sans parler de l’augmentation de sa puissance.