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COVID-19

Quand adopter un chien devient un processus éprouvant

le mercredi 19 août 2020
Modifié à 11 h 44 min le 19 août 2020
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Après le décès de son chien Snoopy il y a un mois, Janick Boyer ne croyait pas que trouver un nouveau compagnon serait si compliqué. Au-delà des procédures plus longues et laborieuses en refuge en raison de la pandémie, elle s’est retrouvée devant des vendeurs affichant des chiens hors de prix sur le Web. La Châteauguoise a d’abord été surprise par les nombreux formulaires à compléter lorsqu’elle voyait la photo d’un animal qu’elle souhaitait rencontrer pendant ses recherches. «Quand on remplit ces fiches-là, on y met beaucoup de temps, témoigne-t-elle. Ce qui est décevant, c’est que nous n’avons pas de retour si nous ne sommes pas sélectionnés.» La procédure est à recommencer à chaque chien. Depuis la pandémie, il y a effectivement plus d’étapes à franchir pour rencontrer un animal avant de pouvoir l’adopter. Après les formulaires, il y a une entrevue téléphonique, puis une rencontre en personne et l’adoption, si tout fonctionne. Mme Boyer dit en avoir rempli quatre, en vain, pour des chiens dans deux SPCA différentes, dont celle de Roussillon. «J’ai l’impression de magasiner en regardant des photos sur Internet, c’est bizarre», affirme-t-elle. Mme Boyer raconte également que plusieurs chiens en refuge sont âgés ou ont des problèmes de santé ou de comportement, ce qui génère inévitablement des frais supplémentaires pour des soins spécifiques. La femme âgée de 50 ans, qui est à la maison à temps plein, a utilisé des sites Web comme Petfinder. N’ayant pas de succès, elle s’est tournée vers des particuliers sur Kijiji, entre autres. «C’est tellement dispendieux, déplore-t-elle. Un petit chien pure race, par exemple, se vend entre 1 500$ et 3 000$ et il y en a que c’est plus. Des chiots mixtes, ça part à au moins 500$.» Elle a tout de même tenté sa chance pour trois ou quatre compagnons, mais n’a obtenu aucune réponse à ses demandes de rendez-vous. Mme Boyer spécifie qu’elle ne cherchait pas une race précise, ses seuls critères étaient que le chien soit de race moyenne et âgé de moins de 2 ans. «Chaque fois qu’on envoie un message, on s’emballe. C’est décourageant», confie-t-elle. Après deux semaines de recherches actives, Mme Boyer a décidé de prendre une pause. Elle a néanmoins publié un message sur Facebook et a reçu des propositions de refuges qu’elle ne connaissait pas. Elle compte y jeter un œil éventuellement. Peu d’adoptions en refuge À la SPCA Roussillon, le directeur Pierre Bourbonnais confirme qu’il y a peu de chiens à adopter dans les refuges. Notamment parce qu’environ 80% de ceux qui entrent sont réclamés par les propriétaires, puisqu’ils étaient perdus. Beaucoup sont également transférés à des associations spécialisées en sauvetage d’animaux s’ils ont des troubles de comportement. L’environnement en refuge ne permet pas de les garder. «C’est aussi devenu difficile parce que nous, les refuges, on doit maintenant être prudents avec les chiens en adoption. S’ils sont à risque, on ne prend aucune chance. Lorsqu’un animal crée des problèmes, nous nous le faisons reprocher par les nouveaux propriétaires», laisse-t-il savoir. Il raconte notamment l’histoire d’un chien qui a été adopté et qui, après deux semaines dans sa nouvelle famille, a commencé à grogner. «Il nous a été rapporté et ç’a donné lieu à une scène, comme si nous avions caché que le chien était problématique, alors que ce n’était pas le cas quand il était au refuge», explique M. Bourbonnais. Depuis janvier, 29 chiens ont été adoptés à la SPCA Roussillon. Celle-ci ne dénote toutefois pas une augmentation marquée des demandes à cet effet. Les adoptions sont toujours en hausse l’été, fait remarquer M. Bourbonnais.
Le départ de Snoopy a causé un grand vide à sa propriétaire. Photo gracieuseté