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Une mini-entreprise pour motiver ses élèves

le vendredi 12 mai 2017
Modifié à 0 h 00 min le 12 mai 2017
Par Martine Veillette

mveillette@journaldechambly.com

Marie-Claude Nadeau, une enseignante en adaptation scolaire de l’école Fernand-Seguin à Candiac, a fondé une mini-entreprise avec ses huit élèves atteints du trouble du spectre de l’autisme pour leur donner de la motivation en classe.

«Cette année, j’ai une cohorte de garçons. Je cherchais une manière de les motiver. Comme j’ai un esprit entrepreneurial, j’ai pensé créer une mini-entreprise avec eux», raconte-t-elle.

Depuis septembre, la classe consacre deux périodes à ce projet tous les vendredis. L’entreprise est aussi utilisée dans le cadre d’autres matières pédagogiques, comme l’économie et le français.

Les élèves, âgés de 12 à 15 ans, l’enseignante et Josée Babineau, technicienne en éducation spécialisée, ont d’abord trouvé un nom, «Le petit marché», et un logo à leur compagnie. Ensuite, ils ont réfléchi à ce qu’ils allaient créer.

«J’avais pensé, au début, faire pousser des sapins de romarins pour les vendre. Mais on m’a indiqué qu’ils ne seraient pas matures pour Noël», mentionne Mme Nadeau.

Finalement, en octobre, la classe a commencé la production de porte-clés faits avec des cravates et des boutons recyclés. Pour chacun des produits, les jeunes doivent coudre un bouton, couper la cravate et faire une jonction avec un ruban qui colle à l’aide d’un fer à repasser avant d’y insérer un anneau.

«Je voulais que tout le monde sache coudre. Au début, c’était laborieux, mais à la fin tout le monde était capable», indique l’enseignante.

Avant Noël, les élèves avaient fabriqué plus de 150 porte-clés. Ils les ont vendus en majorité aux élèves et au personnel de l’école au coût de 5$ chacun. Des articles sont encore en vente à l’école.

«Tous les professeurs mettent leurs clés sur un porte-clés cravate», mentionne Mme Nadeau.

Autres produits

Après les Fêtes, les jeunes n’avaient plus envie de coudre. Ils ont donc créé un autre produit, qui correspondait mieux à leur goût, en fabriquant des sous-plats avec des bouchons de liège.

Les élèves doivent sabler un cadre, le teindre, le vernir, coller les bouchons de liège à l’intérieur et apposer le logo de l’entreprise.

Afin d’obtenir certains matériaux, ils ont écrit à des commerçants de la région qui ont embarqué dans le projet.

Fabriqués sur commande, ils en auront produit plus de 80, vendus au coût de 8$, d’ici la fin de l’année, estime l’enseignante.

Bien que ce ne soient pas tous les élèves qui poursuivront dans cette classe l’an prochain, Mme Nadeau compte continuer les activités de la compagnie.

Sorties

Les profits générés par la vente de leurs produits servira à faire des sorties. La classe a participé à un jeu d’évasion. «Il fallait qu’on travaille en équipe comme avec notre entreprise», souligne la professeure.

Les élèves iront également à La ronde et auront droit à un dîner pizza afin de les récompenser pour leur travail.