Faits divers

12 ans de prison pour un pédophile récidiviste

le jeudi 20 juin 2019
Modifié à 15 h 17 min le 20 juin 2019
Marc Clermont, 63 ans, a été condamné le 19 juin à 12 ans de prison pour une série de gestes à caractère sexuel posée sur trois fillettes et s’étalant sur près de 30 ans. Des crimes que la juge Marie-Maude Greffe a qualifié de «sordides et ignobles». Le 22 janvier 2018, Clermont avait reconnu sa culpabilité à douze chefs d’accusation, la plupart en lien avec des gestes commis sur des mineures. «Je suis un pédophile» Au terme de son procès, Marc Clermont s’est s’adressé à la Cour. Il a notamment offert des excuses «aux victimes et à la société» et a exprimé des remords. «Je pense que cette sentence est juste et équitable et qu’elle le sera aussi pour les victimes et pour le public.» Clermont a également mentionné qu’il avait pleine connaissance de la gravité des gestes qu’il a posés et des séquelles psychologiques qu’ils auraient sur ses jeunes victimes. Il blâme cependant la thérapie qu’il a suivie lors de son premier séjour en prison qui selon lui n’était pas adaptée à ses problèmes. «Il faut que j’aille plus loin dans mon cheminement et malheureusement, par ma faute, les victimes devront faire le leur, a-t-il affirmé. La première fois que j’étais en prison, je savais que j’avais commis des gestes de pédophilie mais je ne me considérais pas comme tel. Maintenant, je dois être lucide: je suis un pédophile.» Rappel des faits La première série d’événements remonte aux années 1990. Clermont a abusé de deux fillettes, et ce, pendant près de dix ans. Selon les faits énoncés devant le tribunal, il a notamment volé les sous-vêtements de l’une d’elles et a tenté de cacher une caméra pour l’épier dans la salle de bain et dans sa chambre à coucher. Il se montrait souvent nu devant les victimes pour se masturber. À de nombreuses reprises, il a touché les fesses et les seins des jeunes filles. Selon ce qui a été rapporté à la Cour, les gestes posés par Clermont se produisaient pratiquement tous les jours. Une des victimes a remis une lettre à la Cour expliquant les répercussions que les gestes de l’accusé ont eu sur sa vie. Bien que les événements remontent à plusieurs années, la victime, maintenant adulte, est aux prises avec de l’anxiété sévère ainsi que plusieurs symptômes liés à un stress post-traumatique. Elle est suivie par un psychologue et sera sous médication pour le reste de sa vie. Corruption d’enfant En 2010, le résident de Longueuil a été condamné à une peine de 3 ans de prison pour des crimes sexuels sur des enfants dans une autre affaire. Pendant son incarcération, il a suivi une thérapie psycho-sexuelle. Cela ne l’empêchera cependant pas de récidiver moins d’un an après sa sortie de prison. La deuxième série de crimes a été commise sur une période de quatre ans, de 2013 à 2017, sur une fillette âgée d’à peine 6 ans lors des premiers évènements. Clermont fait la connaissance, via des réseaux de rencontre téléphonique, d’une femme de 38 ans qui lui propose ses services sexuels moyennant rétribution. Clermont devient rapidement l’un de ses clients réguliers. Durant l’une de leurs rencontres, l’enfant de la femme, interpellée par du bruit dans le salon, découvre les deux individus en train de regarder des films pornographiques. Clermont propose alors à la mère de la payer pour poser des gestes sexuels sur sa fille, ce que la femme accepte. Quelques jours plus tard, Clermont la recontacte et lui offre la somme de 140$ pour avoir accès au corps de sa fille. Une offre qu’elle accepte encore une fois. Le stratagème se poursuivra sur une période de 4 ans, à une fréquence de deux fois par mois vers la fin. La mère aurait initialement consulté sa fille avant de permettre à Clermont de commettre ses crimes. La petite aurait accepté par amour pour sa mère. L’argent de Clermont servait notamment à payer l’épicerie et des sorties au cinéma. Lorsque la fillette aurait demandé à sa mère de cesser les actes sexuels, cette dernière aurait insisté. C’est à ce moment que la jeune fille s’est résignée à raconter son histoire à un intervenant scolaire. Ce jour-là, le 6 mars 2017, après que sa fille lui ait avoué avoir parlé à l’intervenant, la mère s’est rendue d’elle-même à la police. Elle a été officiellement mise sous arrestation deux jours plus tard. La mère de la fillette, dont l’identité ne peut être dévoilée afin de préserver l’anonymat de la victime, a été condamnée à 7 ans de détention le 11 décembre 2017. Il a été déterminé en Cour que la femme était aux prises avec de graves problèmes financiers et qu’elle souffrait d’un important retard mental. Selon ce qui a été rapporté à la Cour, Clermont aurait abusé de sa jeune victime à au moins 25 reprises. La jeune victime, maintenant âgée de 11 ans, garde de graves séquelles de ces agressions. Elle a été placée en famille d’accueil puis ensuite dans une unité de réadaptation en raison de son comportement instable. Elle doit prendre de la médication pour soigner ses problèmes d’anxiété et a de la difficulté à faire confiance aux autres, plus particulièrement aux hommes. Elle n’a également plus de contact avec sa mère qui est incarcérée. L’avocat de Clermont a demandé à la juge de recommander que son client soit détenu dans un secteur spécial de la prison Sainte-Anne-des-Plaines afin d’assurer sa sécurité. En plus de sa peine de détention, l’accusé a également été déclaré délinquant à contrôler pour 7 ans, période durant laquelle il sera sous surveillance. En raison de sa détention préventive, il sera admissible à une libération dans un peu plus de 8 ans et demi.