1,3 M$ pour le transport ambulancier en Montérégie: demi-mesure pour le syndicat

Alors que le ministre de la Santé, Christian Dubé, annonce un investissement de 1,3 M$ pour bonifier sa couverture ambulancière en Montérégie, le Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie réagit en qualifiant cet ajout de «demi-mesure temporaire et insuffisante.»

L'annonce du ministre permettra d'ajouter des heures de service afin de répondre aux besoins de la population, selon la réalité de chaque territoire, peut-on lire dans le communiqué publié par le ministère. Ces améliorations devraient permettre d'assurer «une meilleure qualité de service à la population, notamment par des délais d'intervention réduits», mentionne-t-on. 

Le ministre indique que plusieurs actions concrètes sont en cours d'implantation ou le seront dans les prochaines années afin de rendre les services préhospitaliers plus accessibles et plus efficaces.

On fait mention de différentes mesures, notamment la mise en place des héliports pour améliorer l'accès à des centres hospitaliers spécialisés et surspécialisés, un meilleur accès aux défibrillateurs externes automatisés et la formation populationnelle en premiers secours ainsi qu'une révision du programme de premiers répondants afin d'augmenter le nombre de municipalités couvertes par un service de premiers répondants au Québec.

«Les gestes que nous posons aujourd'hui nous permettront notamment d'optimiser le rôle des techniciens ambulanciers paramédicaux en première ligne et d'améliorer les services préhospitaliers d'urgence en région», estime le ministre Dubé.

Manque d'ambulances

Pour le Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie (SPPM-CSN), ce plan d’action ne prévoit que peu d’ajouts d’ambulances dans la province. «Les paramédics de la Montérégie sont très inquiets de cette annonce. Ils attendent toujours de savoir si des coupures de véhicule auront lieu sur leur territoire, et ce, malgré leur accablante surcharge de travail», peut-on lire dans le communiqué émis par le Syndicat.

Celui-ci rappelle que plusieurs municipalités desservies par la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM), soit la couronne de la Rive-Sud allant de Vaudreuil-Dorion jusqu’à Longueuil, sont parmi les plus surchargées au Québec selon le classement provincial des charges de travail par zone ambulancière (TUC).

Entre avril 2022 et avril 2023, c’est plus de 93 000 appels qui ont été affectés et les paramédics ont dû faire plus de 4 221 heures de temps supplémentaire, le plus souvent à la fin de leur quart de travail. Ce territoire nécessiterait l’ajout de 7 véhicules au total, selon le Syndicat, pour répondre adéquatement au nombre d’appels toujours en augmentation.

« Année après année, on demande des ajouts de véhicules et année après année, on nous propose plutôt des demi-mesures temporaires et insuffisantes. La cerise sur le gâteau, le ministre annonce qu’il n’y aura aucune ambulance d’ajoutée dans son plan d’action. En pleine crise du préhospitalier, c’est vraiment le comble », dénonce Gaétan Dutil, président du Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie (SPPM-CSN).

Temps de réponse moyen pour une ambulance

-Salaberry-de-Valleyfield: 9 minutes 45 secondes

-Saint-Zotique : 15 minutes

-Beauharnois: 13 minutes 20 secondes

-Châteauguay: 10 minutes 56 secondes

-Saint-Constant: 12 minutes 23 secondes

-Candiac: 13 minutes 51 secondes

-La Prairie: 13 minutes 9 secondes

-Longueuil: 10 minutes 31 secondes

(Source: Journal de Montréal)