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17 000 $ de dépenses pour traiter sa maladie de Lyme

le mercredi 29 mars 2017
Modifié à 0 h 00 min le 29 mars 2017
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Chantale Savoie se félicite de ne pas avoir lâché prise. La résidente de Delson a toujours été convaincue qu’elle avait contracté la maladie de Lyme (MDL). Malgré le scepticisme des médecins, un test réalisé dans un hôpital montréalais lui a donné raison, mais c’est aux États-Unis qu’elle s’est fait traiter devant la persistance des symptômes.

Son histoire débute à la fin août 2015 alors qu’elle est en visite chez une amie à Léry. Elle croit que le chat de celle-ci, qui ramenait des tiques de ses balades dans un boisé, en serait le responsable.

«Un matin de septembre, j’avais une tache rouge d’un diamètre de 7 cm sur le cou. Elle n’avait pas la forme d’une cible qui caractérise la MDL», raconte Mme Savoie.  

Les jours suivants, elle ressent de l’inconfort: fièvre, maux de tête, raideur au cou et une douleur intolérable au dos. Elle se rend à une clinique et indique au médecin qu’elle croit que ses symptômes s’apparentent à ceux de la MDL.

«Il a ri de moi en disant que c’était impossible à moins d’avoir voyagé à l’extérieur ou m’être roulée dans la forêt. Je suis repartie avec une prescription pour traiter une cellulite [infection qui se propage sous la peau]», déplore-t-elle.

La semaine suivante elle retourne le voir devant la persistance des maux.  

«Je lui disais que je n’avais aucun intérêt à me chercher des maladies. Ce que je vivais était réel. En m’auscultant, il a vu que ma pression était très élevée. Mon cœur battait à plus de 100 battements par minute», poursuit Mme Savoie.

Le médecin accepte qu’elle passe un test de dépistage ELISA. Il s’agit d’un des tests qu’on prescrit pour détecter la MDL. Celui-ci s’avère négatif.

Entre temps, les manifestations de la maladie de Lyme s’apaisent, pour revenir en force à la mi-octobre.  

«J’étais confuse, j’avais des idées de suicide. Tous mes systèmes étaient affectés. J’éprouvais des douleurs musculaires et articulaires, de la fatigue invalidante, des problèmes de peau, d’oreilles, des sueurs, j’avais mal au visage», souligne-t-elle.

 

Un deuxième test

Après s’être présentée une troisième fois à la même clinique Chantale Savoie obtient un second test ELISA qui sera de nouveau négatif. Pendant ce temps, sa santé continue de se détériorer. En décembre 2015, elle passe trois jours dans un hôpital montréalais pour y subir des analyses sanguines plus poussées. Un microbiologiste confirme qu’elle est atteinte de la maladie de Lyme au stade 2. On lui prescrit de la doxycycline, un antibiotique employé pour combattre la maladie. Si elle reprend du mieux, elle constate que ses douleurs demeurent toutefois. En janvier 2016, elle en fait part au microbiologiste de l’hôpital où elle est traitée. La rencontre se passe mal.    

«Il me dit que c’est impossible qu’avec la doxycycline je sois encore malade. J’avais commencé à regarder du côté des États-Unis pour me faire traiter. C’est à ce moment que j’ai prise la décision d’y aller. Je me suis dit que si je n'agissais pas, j’allais en mourir», affirme-t-elle.   

 

Traitement américain

C’est à la clinique du Dr Maureen McShane à Plattsburgh que Mme Savoie s’est rendue en mars 2016. Depuis, elle suit un traitement considéré controversé par les médecins d’ici.

«La polémique est due au fait qu’on traite la maladie de manière intensive. On parle de la prise de cinq antibiotiques en même temps par voie orale. Le traitement est modifié tous les trois mois, car il faut jouer d’intelligence avec cette bactérie», explique Mme Savoie.

Si elle juge que son état s’est nettement amélioré concernant certains symptômes, dont celui de ne plus ressentir de la confusion, elle doit encore composer avec des douleurs chroniques. Son traitement n’est cependant pas terminé, se poursuivant jusqu’en décembre.

«On doit prendre aussi beaucoup de produits naturels avec les antibiotiques. Pour une année de traitement, je suis rendue à 17 000$. Je suis sans travail, sans assurance, sans rien», confie la femme de 54 ans.

Pour assumer ces frais, elle a dû puiser dans ses fonds destinés à sa retraite. Elle souhaite que les médecins du Québec portent une plus grande attention à la maladie de Lyme.

 

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