Élections provinciales 2022
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Aller au front sans fusil : ces candidats qui savent qu’ils ne seront pas élus

le jeudi 29 septembre 2022
Modifié à 15 h 05 min le 29 septembre 2022
Par Sylvain Daignault, Initiative de journalisme local, Le Courrier du Sud

sdaignault@gravitemedia.com

La candidate du Parti vert du Québec dans Sanguinet, Halimatou Bah, fait souvent son porte-à-porte en compagnie de ses enfants. «Les gens sont plus gentils quand ils voient mes enfants», remarque-t-elle. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

On accuse parfois des candidats politiques d’être des arrivistes, des profiteurs, de se présenter uniquement en sachant qu’une limousine ministérielle les attend. Mais quelles motivations se cachent dans la tête des candidats et candidates de partis émergents qui se présentent avec peu de moyens en sachant qu’ils n’ont aucune chance d’être élus?
L’électeur moyen peut croire qu’il n’existe que quatre ou cinq partis au Québec. Pourtant, cette année, 27 formations politiques sont inscrites officiellement auprès du Directeur général des élections (DGE) du Québec. 

Florent Portron – Équipe autonomiste – Marie-Victorin


Florent Portron est candidat dans la circonscription de Marie-Victorin pour Équipe autonomiste. C’est la 5e fois qu’il se présente. En 2018, il a obtenu 0,15% des votes. «Je me présente parce que je pense que les partis émergents peuvent faire avancer des idées et être des acteurs de changements», explique-t-il. 

«Chaque année, il y a le Colloque des partis émergents. On se rencontre pour échanger nos idées. Quelle soit de droite ou de gauche, une idée est bonne si elle peut faire avancer le Québec», estime M. Portron.

:Martine Ouellet – Climat Québec – Marie-Victorin


Arrivée 6e avec 310 voix et 1,9% des votes lors des élections partielles de 2022, Martine Ouellet, cheffe du parti Climat Québec, sait bien ce qui l’attend. Alors pourquoi se présente-t-elle au sein d’une nouvelle formation? «La crise climatique est bien commencée. Il est temps de placer l’environnement au premier plan de nos préoccupations», insiste-t-elle avant d’ajouter que la politique est un outil de changement extraordinaire «…à condition de ne pas faire passer les intérêts particuliers avant ceux du bien commun».

Pour l’ancienne ministre des Ressources naturelles du Québec, le statuquo actuel où les partis politiques sont soumis aux pressions des lobbyistes conduit le Québec à sa perte. «Climat Québec est un petit parti, mais nous n’avons aucun retour d’ascenseur à faire», se réjouit-elle.  

Halimatou Bah – Parti vert du Québec – Sanguinet


Cheffe adjointe du Parti vert du Québec, Halimatou Bah détient un baccalauréat en sciences politiques de l’Université du Québec à Montréal, une maîtrise en administration publique et un certificat en évaluation de programmes de l’École nationale d’administration publique (ENAP).

Jeune maman de trois enfants de 8, 5 et 1 an – avec lesquels elle fait souvent son porte-à-porte – la femme de 31 ans s’implique en politique d’abord et avant tout pour deux raisons. «Je veux montrer à mes enfants l’importance de s’impliquer et de prendre leur place dans la société québécoise et je veux offrir aux gens une autre alternative que le statuquo», explique la candidate.   

Jean-Philippe Charest – Parti vert du Québec – Laporte 


Directeur marketing numérique du Cirque du Soleil et impliqué auprès de plusieurs fondations d’hôpitaux, Jean-Philippe Charest aime s’engager dans des causes qui lui permettent d’aider les individus. La motivation de ce jeune grand-père de 47 ans s’explique facilement : «J’ai décidé d’arrêter de chiâler en lisant mon journal et de me présenter pour faire changer les choses».

Il ajoute : «Dans le contexte actuel, prenons le cas de la fonderie Horne, c’est inacceptable que l’économie passe encore devant l’environnement».

M. Charest affirme avoir découvert dans son porte-à-porte que le discours et les inquiétudes des gens ordinaires diffèrent bien souvent de ce qui est rapporté dans les médias. Don’t focus on the shiny object. Je regrette que les politiciens et les médias perdent leur temps avec le scandale du jour au lieu de poser des questions et de débattre des vrais enjeux», se désole le directeur marketing. 

Ce qu’on lui souhaite pour le 3 octobre? «Que les gens sortent voter! Votez pour qui vous voulez, mais votez. Et j’espère que le prochain gouvernement en place aura pris des notes et qu’il prendra acte de la réalité», lance M. Charest.