Achat local

Amazon cesse la vente d'une poupée érotique dénoncée par une Châteauguoise

le vendredi 23 octobre 2020
Modifié à 16 h 38 min le 22 octobre 2020
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Le géant de la vente en ligne Amazon a arrêté la vente, cet automne, d’une poupée érotique à l’allure juvénile dénoncée par une femme de Châteauguay. Donna MacDonald a partagé sur son compte Facebook, le 24 août, l’annonce du produit destiné à la masturbation. « Cette poupée réaliste a l’air d’une petite fille. C’est un jouet sexuel et la description de son utilisation est très explicite. C’est dégoûtant », écrit la citoyenne. « Il existe deux enjeux majeurs dans le monde actuellement, ajoute-t-elle. Le trafic d’enfants et l’abus sexuel d’enfants. Aucun enfant ne devrait endurer la peur ni aucun abus d’aucune sorte. Je vous demande de bombarder Amazon avec vos préoccupations et d’exiger de ne pas faire la promotion de ces produits. » Sa publication a suscité plus de 90 commentaires. La très vaste majorité approuvant son initiative. Pornographie juvénile ? Deux jours après le post de Mme MacDonald, le 26 août, le Journal de Montréal a rapporté la saisie d’une poupée-enfant érotique à Saguenay. Son propriétaire a été accusé de possession de pornographie juvénile. L’issue des procédures judiciaires n’est pas connue. Par contre, la Cour du Québec a rendu une décision dans une affaire semblable le 9 juin 2020. Le juge Jean Asselin a alors conclu qu’une poupée sexuelle à l’allure jeune achetée sur Internet constituait de la pornographie juvénile. Est-ce que la poupée en vente sur Amazon est aussi illégale ? Le journal Le Soleil de Châteauguay a transmis cette question au Service de police de la Ville de Québec qui avait saisi le modèle en cause au procès. « Après vérification à notre section des enquêtes qui a traité le dossier, cette poupée n’a aucun point en commun avec celle reliée au dossier », a indiqué le SPVQ dans un courriel le 21 septembre. « Quant à savoir si le produit en question constitue de la pornographie juvénile, il serait approprié de faire vérifier le tout par un avocat pour en avoir la certitude ou formuler une plainte à votre service de police local pour valider le tout », a fait part la police de Québec. La police de Châteauguay a invité le journal à communiquer avec les procureurs du palais de justice de Valleyfield. Réaction d’Amazon Le Soleil de Châteauguay a écrit à Amazon le 16 septembre lui demandant si elle avait la certitude que la poupée en question respectait la loi ? « Nous investiguons le produit », a indiqué une employée de l’entreprise lors d’un appel téléphonique. Elle a fait valoir qu’Amazon vendait des millions de produits et que l’entreprise imposait des règles à respecter. Des employés font le monitorage du site et certains produits sont signalés par des gens, a-t-elle indiqué. Quelques jours plus tard, le 22 septembre, le journal a constaté que la poupée était « actuellement indisponible » sur le site d’Amazon. « Nous ne savons pas quand cet article sera de nouveau approvisionné ni s'il le sera », informe le site. Le geste de l’entreprise ravi Donna MacDonald. « Je suis très contente. Cette poupée est dégoûtante. Les grosses corporations doivent cesser d’utiliser ça pour faire des profits », a-t-elle commenté. Amazon a ajouté le message suivant à l'annonce de la poupée en vente sur son site : [caption id="attachment_92854" align="alignnone" width="820"] Amazon indique désormais que le produit n'est plus disponible.[/caption]