Opinion

Billet d'humeur : La santé, c’est aussi d’ordre mental

le samedi 04 février 2023
Modifié à 13 h 28 min le 27 janvier 2023
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

On ne doit jamais hésiter à chercher du réconfort. (Photo: Deposiphotos)

Comment se porte votre santé mentale?

Ouf! Quelle semaine! J’ai donné un coup de main à la salle de rédaction du Soleil de Châteauguay ces derniers jours. J’ai rencontré une dame qui était au bout du rouleau. Épuisée et en colère contre le système de santé.

Depuis plus de deux mois, son fils fait des psychoses. Croit qu’on lui a inséré des animaux dans l’anus. Qui parle d’un oncle imaginaire. Quand il ne se barricade pas chez sa mère et fait les 100 pas pendant la nuit, armé d’un couteau parce qu’il craint pour sa sécurité.

Ses proches ont peur. Peur qu’il s’en prenne à eux ou à un inconnu dans un moment de crise.

Le hic, c’est que son fils refuse de se faire soigner. Ce n’est pas lui qui est malade, ce sont les autres, dit-il...

Conséquence? Sa mère a dû appeler la police à quelques reprises. Contacter des centres d’aide. Jouer à la psychologue pendant des nuits de temps. En vain.

En désespoir de cause, la maman s’est adressée au Tribunal qui a ordonné une évaluation psychiatrique de son enfant. La police est allée cueillir son fils pour l’amener de force à l’Hôpital Anna-Laberge. Un psychiatre l’a évalué et lui a donné son congé le lendemain. Parce qu’il ne représentait pas - à ce moment-là - un danger pour lui-même ou pour autrui. Le mot à ce moment-là, c’est moi qui l’ajoute. Parce que sa mère craint toujours le pire.

«La vie est dans la santé, non dans l’existence.»

-Ariphron de Sicyone

Puis jeudi, j’ai interviewé un papa dont la fille s’est enlevée la vie après deux visites aux urgences à l’Hôpital Anna-Laberge. Atteinte du trouble de la personnalité limite et aux prises avec des idées noires, elle voulait être hospitalisée en psychiatrie. Mais ça n’a pas été possible, pour une raison inconnue.

Pire encore, un médecin de l’urgence aurait tourné en dérision le fait qu’elle affirmait vouloir mettre fin à ses jours.

Je n’arrête pas de penser à ce que m’a dit son père.

«Notre fille était en grave danger de mort et elle avait besoin d’être protégée. Elle aurait dû être soignée au même titre que quelqu’un qui a fait un infarctus».

On a beaucoup de chemin à faire en soins de santé mentale.

En cas de besoin, n’oubliez pas qu’il existe une ligne téléphonique provinciale de prévention du suicide : 1 866 APPELLE (277-3553).