Opinion

Billet d'humeur : L'eau d'érable

le mardi 09 avril 2019
Modifié à 17 h 04 min le 09 avril 2019
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Avez-vous déjà récolté de l’eau d’érable? Sinon, je vous souhaite de pouvoir vivre cette expérience un jour. Grâce à un couple d’amis, j’ai été invitée à recueillir de l’eau d’érable en fin de semaine passée. Avec leurs enfants. Sur leur terrain en Estrie. Selon la méthode artisanale. Passant d’un arbre à l’autre. Une vraie partie de plaisir pour tout le monde. Et pour moi une belle façon de prendre l’air, de m’activer et de me retrouver dans la nature. Sachant que 40 gallons d’eau d’érable donnent un gallon de sirop, je prenais mille précautions pour ne pas en échapper une goutte. Chaque fois que je transvidais dans une plus grosse chaudière que je transportais. Idem quand venait le temps de répéter l’opération dans le gros baril en acier sur patins qui faisait les allers-retours à la cabane. Caro m’avait dit d’apporter mes raquettes. Naïvement, je pensais que c’était pour aller se balader à un moment donné. J’ignorais à quel point elles allaient m’être utiles pour ne pas m’enfoncer jusqu’aux genoux. Parce qu’il y avait encore pas mal de neige dans le bois. Et que malgré tout, il m’est arrivé de caler d’un pied. Je me suis aussi enfargée à quelques reprises. Ou je pilais sur une de mes raquettes en reculant. À une occasion, j’ai même failli finir tête première contre un arbre après un faux pas. Une chance que j’ai mis ma main pour me retenir! Quoi qu’il m’arrive, j’avais retenu le mot d’ordre: sauver le précieux liquide coûte que coûte! Je criais de joie quand je décrochais une chaudière remplie plus qu’à la moitié. Et j’étais déçue quand une autre n’en avait qu’un fond. J’aurais pu continuer ainsi à l’infini.
On a ensuite passé des heures dans la cabane. À humer les vapeurs sucrées en compagnie des maîtres d’œuvre, Éric et Paul. À se faire expliquer la suite du processus de transformation. À jaser en attendant que l’eau prenne une couleur plus foncée. Qu’elle atteigne la température voulue pour se transformer en sirop. «Tout est magie, ou rien.» -Novalis
À chaque nouvelle étape franchie, notre enthousiasme ne diminuait pas. Au contraire. Et c’est avec fascination que j’ai assisté aux premiers embouteillages de leur sirop. À la magie de ce premier instant. Merci à vous deux. Grâce à vous, le sirop d’érable n’a jamais goûté si bon sur du pain doré.