Opinion

Billet d'humeur : Les petits bobos

le mercredi 20 mars 2019
Modifié à 10 h 56 min le 20 mars 2019
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Vivez-vous avec des petits bobos? Par les temps qui courent, il m’arrive d’éprouver un élancement soudain et violent à la cheville. Qui me rappelle une vieille entorse sportive. J’étais à la limite de porter un plâtre, selon le médecin, mais je n’aurais pas pu conduire… Je me réveille souvent avec le bras gauche engourdi. Et avec un inconfort au coude. À force d’avoir dormi sur l’épaule. Freinant en quelque sorte la circulation. Puis, j’ai commencé à avoir mal dans le dos en début d’année. Je vous l’ai dit, je pense. Je ne comprenais pas ceux qui souffraient de ce mal avant. Qui s’est déclaré quand j’ai arraché de la marqueterie, il y a quelques années. Or, les douleurs sont désormais plus fréquentes. Et plus persistantes. Il n’est pas nécessaire que je fasse du sport ni une activité hors de l’ordinaire pour que le mal refasse surface. Il suffit parfois que je dorme plus longtemps pour que j’éprouve une sensation désagréable au dos. C’est aussi anodin que ça. Avec le temps, j’ai développé une zone de confort de mon inconfort.
Néanmoins, j’arrive à me défaire de mes douleurs de temps à autre. Grâce à un massage. Une visite chez l’ostéopathe. En faisant des exercices d’étirement également. Que je néglige trop souvent.J’ai aussi récemment constaté que le yoga m’aide à me soulager et à me rebalancer, mais je préfère la méditation. À moi d’arrêter d’en faire à ma tête. «Mon Dieu! Que la vieillesse est donc un meuble inconfortable!» -Colette
Conséquence, je vis avec des petites contraintes physiques. Des raideurs plus prononcées après un sport intense. Une récupération qui demande plus de temps. «Après 40 ans, la garantie du corps est échue», m’a souvent répété mon ami Michel. J’ai toujours voulu faire de la négation. Le temps est en train de lui donner raison. Même les chats semblent parfois se mettre de la partie pour me rappeler mon âge. Il m’arrive de me trouver gauche quand je me relève difficilement après avoir récupéré un de leurs jouets sous le frigo. De temps à autre, j’essaie de me projeter dans 25=,30 ans. Est-ce que je vais éprouver d’autres malaises supplémentaires? D’autres limitations? Est-ce qu’on s’y fait? J’ai parfois envie de demander à mon père qui a fait un travail physique toute sa vie. Jusqu’à le diminuer aujourd’hui. En même temps, j’ai peur de sa réponse.