Opinion

Billet d'humeur : Majeure et vaccinée

le samedi 15 mai 2021
Modifié à 14 h 49 min le 11 mai 2021
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Avez-vous reçu votre vaccin? Voilà, c’est fait. Presque 14 mois après le début de la crise sanitaire au Québec, j’ai reçu mon injection. Trois millilitres du vaccin Pfizer, selon ce qui est écrit sur le bout de papier qui le confirme. Je n’ai aucuns effets secondaires. Si ce n’est une douleur musculaire passagère à l’endroit de l’injection. Ça s’est déroulé rondement. Tellement que je n’ai pas eu le temps de savourer le moment. Parce que c’était un moment important pour moi. Qui vient, en quelque sorte, cimenter l’espoir. Sceller la promesse d’un retour à la vie quasi normale. Éventuellement. Après tant de retenues. De sacrifices. De moments de deuils. Et ce, même s’il me reste une 2e dose à recevoir en août. Cet hiver, j’avais accompagné mes parents à leur rendez-vous à la clinique de vaccination aménagée à Candiac. La même où j’ai reçu mon vaccin la semaine dernière. Je n’ai donc pas eu d’effet de surprise. Quoi qu’au moment où l’infirmière a poussé l’aiguille sous ma peau, j’ai failli sursauter. Tant de gens m’avaient dit n’avoir rien ressenti. Ça n’a pas été mon cas. Mais, heureusement, l’inconfort n’a duré qu’une fraction de seconde.
«Un avenir, ça se façonne. Un avenir, ça se veut.» -Raymond Barre
Je me répète. Presque 14 mois après le début de la crise sanitaire au Québec, je suis vaccinée. Chose presque impensable il y a quelques années. On a trop peu parlé de la vitesse à laquelle les vaccins contre la COVID-19 ont été développés au cours des derniers mois. Il y a certes des facteurs facilitants comme le fait que des recherches étaient déjà menées dans la famille du coronavirus. Et que les scientifiques du monde s’y sont tous consacrés corps et âme dans leurs laboratoires. Mettant de côté d’autres recherches. Dans une course contre la montre mondiale. Aux États-Unis, il faut en moyenne 8 ans avant que la Food and Drug Administration approuve un vaccin. Ainsi, après 14 mois de lutte pour empêcher un ennemi invisible d’entrer chez moi, je suis armée pour contrecarrer ses plus gros ravages. Mais la course contre la montre n’est pas terminée pour autant. Parce qu’elle n’engage pas que moi. Elle se déroule à l’échelle locale. Nationale. Mondiale. Le virus mourra lorsqu’il ne pourra plus infecter personne. Entre-temps, il s’adapte avec des variants encore plus forts. Dont on ne connait pas tous les effets pour le moment. Il ne faudrait pas que tout soit vain.