Opinion

BILLET D'HUMEUR - Se choisir

le samedi 26 août 2023
Modifié à 8 h 32 min le 28 août 2023
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

J'étais rendue à un carrefour où j'ai dû faire un choix. (Photo: Pixabay)

Combien de fois vous êtes-vous choisi en premier au cours de votre vie?

J’ai récemment pris la décision que j’ai qualifiée «la plus égoïste de toute ma vie». Et ça m’a été extrêmement difficile de la prendre. J’ai pesé le pour et le contre pendant des jours. En fait, pour dire vrai, ç’a duré des années.

Ces derniers temps, j’étais déchirée plus que jamais, à m’en réveiller toutes les nuits. Et je le suis encore parfois.

Mais j’ai plongé malgré tout. Malgré mes peurs, la culpabilité qui m’assaille, ainsi que le sentiment d’avoir trahi des personnes qui me faisaient confiance. Je me suis choisie en premier. J’ai décidé de me respecter d’abord et de prendre une décision pour moi.

J’ai pris le pari d’écouter ma petite voix. Parce que je vais le regretter autrement. Que j’en ai trop rêvé. Et que je n’aime pas vivre avec les regrets. Je préfère de loin faire une erreur.

«Rêver, c’est se choisir soi-même selon une logique chaque fois particulière.»

- Jean et Françoise Duvignaud

En plus, le temps commençait à me manquer si je veux me réaliser pleinement. Telle une femme dont l’horloge biologique lui rappelle son besoin d’enfanter, je ressentais l’urgence d’agir. Puis, force est d’admettre que le temps nous parle. Sinon que le destin est parfois écrit dans le ciel tant les astres sont alignés.

Ç’a été d’autant plus déchirant pour moi que j’ai rarement l’habitude de faire des choses pour moi-même d’abord. Conciliatrice dans l’âme, doublée d’un sens très aiguisé des responsabilités et d’une loyauté (jusque-là) à toute épreuve, ça ne fait pas partie de ma personnalité. Je cherche souvent le consensus. Si bien que, comme je l’ai déjà écrit ici, ça finit par être à mon propre détriment. Et que je n’ai que moi à blâmer ensuite.

Se choisir n’est pas chose simple. Il est possible qu’on déçoive des gens, qu’on leur fasse de la peine. Il en découle toujours des conséquences. Même si c’est la dernière chose – et de loin – qu’on souhaite.