Opinion

Billet d'humeur : l'art de relaxer

le dimanche 13 juin 2021
Modifié à 11 h 12 min le 13 juin 2021
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Certaines personnes ont plus d'habiletés que d'autres à relaxer. (Photo : Depositphotos)

Êtes-vous habile à relaxer?

Mettons les choses au clair tout de suite. Je ne sais pas relaxer à la maison. Dans un chalet, dans le Sud ou à l’extérieur, je peux faire la truite au soleil sans intermittence. Des jours d’affilée. Et à l’infini. Lire 10 bouquins. Sauter à l’eau une fois de temps en temps. Jouer au Scrabble. Siroter un drink.

Mais à la maison, j’en suis pratiquement incapable. Certains matins du week-end, je me mets à la tâche avant même d’avoir pris le petit-déjeuner. Remarquez que je bois un expresso à l’occasion seulement. Je ne ressens pas la nécessité d’avoir de la caféine dans les veines pour m’activer ou me réveiller. Contrairement à ce que m’expliquent certaines personnes. 

Quelques rares matins, je prends le temps de manger quelque chose. De déjeuner tranquille. En lisant La Presse sur ma tablette. Pendant que mes chats chassent tout ce qui bouge dans la cour. Est-ce qu’on peut dire alors que je relaxe? Je pense que oui, au fond. Si on considère que le dictionnaire Larousse définit le verbe relaxer par le fait de se détendre physiquement ou moralement. 

Idem quand, après une journée de dur labeur, je m’assoie dans ma chaise préférée pour prendre un verre et décompresser. Puis admirer le fruit de mes efforts.

Mais ce moment ne dure jamais longtemps dans mon cas. Et il ne se produit généralement qu’au terme d’efforts ou de tâches accumulées les unes à la suite des autres.

«Dans le monde idéal, les paresseux donnent des cours de relaxation.»

 

-Jean-Marie Poupart

Durant la journée les fins de semaine, je ne sais quoi faire de ne rien faire. Je m’emmerde alors. Je suis incapable de relaxer seule ou à deux. Et je vois aussitôt quelle tâche je pourrais accomplir. Qui prendra cinq minutes. Puis une autre. Et c’est au terme de petites activités additionnées ici et là que la journée passe avant que je ne sois brûlée.

Si on considère que regarder la télé, Facebook et lire ses courriels fait aussi partie de la définition de relaxer, je m’en sors mieux que je pense…

En allant visiter mes parents dimanche, j’ai compris d’où me vient ce gène d’être incapable de m’arrêter. J’écoutais ma mère me raconter qu’elle avait peint la descente du cabanon, l’établi et le béton dans une section du sous-sol au cours de la semaine. Du haut de ses plus de 80 ans. Et ça m’a frappée en plein visage!