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Candiac et Saint-Constant veulent former un corps de police conjoint

le mercredi 12 février 2020
Modifié à 16 h 35 min le 13 février 2020
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

À lire aussi Revue de l'année 2019 : Saint-Constant veut quitter la Régie intermunicipale de police Roussillon Revirement majeur dans le dossier du renouvellement de l’entente de la Régie intermunicipale de police Roussillon. Alors que les sept Villes membres doivent se réunir aujourd’hui, 12 février, pour statuer sur l’avenir de la Régie, les élus de Candiac et Saint-Constant ont exprimé leur volonté de former un corps policier conjoint. Les deux conseils ont adopté une résolution en ce sens lors d’une séance extraordinaire tenue à leur hôtel de ville respectif, le 3 février. Ils estiment qu’il s’agit «de la meilleure option, puisqu’elle permettrait aux deux villes de s’unir pour offrir à leur population un service de police plus efficace à moindre coût». Les élus espèrent rencontrer la ministre de la Sécurité publique ou un de ses représentants afin qu’ils puissent «déposer un plan d’affaires commun des deux villes visant à former le nouveau service de police». La résolution de la Ville de Saint-Constant fait état de son souhait de négocier «les modalités de partage des actifs et du passif, de transfert de la main-d’œuvre policière et civile s’il y a eu lieu et d’ententes pour les services à impartir comme le 911 et les télécommunications». La Ville de Candiac a exprimé les mêmes requêtes dans des mots semblables. Alors que cette dernière fait essentiellement valoir que l’ensemble de ses demandes n’ont pas été retenues par le comité aviseur, la Ville de Saint-Constant va plus loin. Les élus soulèvent aussi «l’absence de consensus, le choc de visions et le choc de valeurs qui perdure». Économique ou pas ? En procédant ainsi, les deux Villes estiment qu’elles feront des économies de coûts. Chacune les évalue à 9 M$ sur une période de 10 ans. «C’est plus avantageux pour la Ville de Saint-Constant de se munir d’un service de police autonome que de se maintenir au sein de la Régie intermunicipale de police Roussillon. Il se révèle encore plus avantageux pour la Ville de Saint-Constant de s’associer avec la Ville de Candiac dans la mise sur pied d’un nouveau service de police», soutient la résolution. Une surprise, selon le syndicat De son côté, la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec a réagi hier soir par voie de communiqué. Elle juge illégale la démarche de Candiac et de Saint-Constant, «puisqu'aucune consultation publique conjointe n'a été tenue sur ce projet de changement de desserte policière, ce qui enfreint la Loi sur la police». Le président de la Fédération, François Lemay, souligne qu’il ne reste qu’une possibilité pour la suite des choses, soit l’intervention de la ministre des Affaires municipales pour «décréter le renouvellement pour 5 ans de l’entente». «Nous avons assez attendu, les travailleurs et les citoyens ont assez attendu. Aujourd’hui, c’est l’heure de passer à l’action», a-t-il dit. La Fédération lui lance un ultimatum précisant que si une rencontre conjointe n’est pas conviée d’ici 15 jours, elle prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer le respect des droits de ses travailleurs. Le syndicat déplore par ailleurs «la démarche faite en catimini» par les deux Villes. À ce sujet, la Fraternité des policiers de la Régie intermunicipale de police Roussillon a affirmé au Reflet qu’il avait été «très difficile d’obtenir les documents adoptés par les Villes». «Ce volte-face est une surprise pour nous. Nos membres vivent dans un climat d’insécurité. De jeunes policiers se demandent ce qui leur arrivera», a affirmé Stéphane Thibault, président. Il ajoute qu’il réagira à la suite de la séance du conseil de la Régie qui doit avoir lieu aujourd’hui à 17h.