Consignaction au Quartier Delson : un lieu de retour qui ferait un heureux

Le volume de contenants consignés au Pasquier à Delson est considérable. (Photo : Le Reflet – Ali Dostie)
Si un lieu de retour Consignaction ouvrait au Quartier Delson sur le boul. Georges-Gagné, le propriétaire du Pasquier en serait très satisfait. La proximité entre son épicerie et le local visé permettrait de facilement diriger les clients souhaitant retourner des contenants consignés.
«Dans le contexte du changement de la loi sur le retour des contenants consignés, comme détaillants, nous voulons tous une boutique Consignaction à côté de notre commerce!» lance Mario Paquette, l’un des propriétaires de Pasquier.
Lorsqu’un lieu de retour Consignaction ouvre ses portes, les détaillants aux alentours qui reprenaient les contenants consignés ont l’obligation de cesser de les accepter, pour diriger les clients vers le lieu de retour. On dit alors qu’ils se «regroupent» au lieu de retour.
M. Paquette connaît cette réalité. Depuis l’inauguration d’un lieu de retour à Saint-Jean-sur-Richelieu, l’établissement Pasquier de cette ville ne peut plus accepter de contenants consignés.
En amont de ce changement, Pasquier avait multiplié les façons d’informer et sensibiliser sa clientèle. «Pour les consommateurs, ça devient un changement d’habitude, et certains clients ne sont pas contents. Mais on n’a pas le choix, c’est la loi», soutient-il.
Il arrive que certains clients laissent sur place leurs sacs remplis de canettes et bouteilles de plastique, même si l’épicier n’a plus aucun moyen de les consigner.
Mario Paquette demeure tout de même confiant que les citoyens intégreront cette nouvelle façon de faire dans leurs habitudes. Il cite en exemple les semblables lieux de retour en Ontario, «qui fonctionnent très bien».
En mode solution
L’entrepreneur a appris que la Ville de Delson avait refusé d’accorder le permis d’occupation à l’Association québécoise de récupération des contenants de boisson (AQRCB) pour le local à quelques pas de son supermarché.
Il a raconté au Reflet avoir rencontré le directeur général de Delson, Jean-François Messier, la semaine précédente. Il insiste sur l’approche d’ouverture dont a fait preuve la Ville.
«Ça s’est super bien passé. Je lui ai parlé de mon désir de proximité (avec le lieu de retour), il m’a parlé aussi de la réglementation, ce que je comprends. À ce moment, ce n’était pas un non catégorique, on voulait trouver une solution», expose-t-il.
M. Paquette a cru comprendre que des représentants de la Ville de Delson ont consulté les voisins du lieu de retour Consignaction à La Prairie et que suivant ces discussions, ils s’inquiètent du bruit engendré.
«C’est légitime, qu’ils aient des craintes. Mais ça demeure dans une zone commerciale, pas résidentielle», relève-t-il.
Il croit qu’un lieu de retour à cet endroit achalandé du boul. Georges-Gagné serait sans doute populaire.
Les récupératrices automatisées chez Pasquier (Photo : Le Reflet - Ali Dostie)
Le volume de contenants consignés au Pasquier à Delson est considérable – plus que ce qui prévalait à celui de Saint-Jean-sur-Richelieu, a-t-il observé. Il a dû transférer une récupératrice automatisée de la succursale de Saint-Jean à celle de Delson, qui en compte maintenant trois.
Pression
Vice-président Stratégie à l’Association québécoise de récupération des contenants de boisson, Jean-François Lefort craint la pression qui s’exercera sur les détaillants avoisinants obligés d’accepter les matières, tant qu’un lieu de retour n’ouvre pas.
Rappelons que depuis novembre 2023, les détaillants qui vendent des boissons consignées dont la superficie de vente excède 375 m2 ont l’obligation de reprendre les contenants consignés.
Toutefois, ils peuvent se «regrouper» à un lieu de retour Consignaction [ou un autre détaillant], ce qui met fin à l’obligation de reprendre les contenants.
«Les détaillants doivent tenir le fort jusqu’à temps qu’ils puissent se regrouper. Un lieu de retour [à cet endroit à Delson], ce serait win win pour tout le monde, les citoyens et les commerçants», croit Jean-François Lefort.
Contraintes
Si Mario Paquette admet que les personnes venant porter leur contenants vides chez Pasquier vont se retrouver plus souvent qu’autrement à entrer dans le magasin pour consommer, il convient que cette gestion vient avec des contraintes.
«Certains y déposent n’importent quoi, il y a beaucoup de maintenance à faire, il faut nettoyer aussi», évoque-t-il.
M. Paquette fait part d’une grande inquiétude chez les détaillants : l’élargissement à venir en 2027 de la consigne à tous les contenants de verre et aux cartons multicouches, comme les pintes de lait. Il imagine mal comme les détaillants pourraient gérer un tel volume.