Sports

Un Constantin rêve d’un nouveau stade de baseball à Montréal

le mercredi 02 mai 2018
Modifié à 11 h 56 min le 02 mai 2018
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Comme fan de sport, Pierre-Marc Bruno rêve au retour des Expos. Comme urbaniste, le Constantin est d’avis que le développement d’un nouveau stade de baseball à Montréal est un projet de société qui dépasse le cadre sportif. «Quand les Blue Jays ont commencé à revenir ici en 2014, je faisais mon stage à l’Ordre des urbanistes. On parlait du retour des Expos et il était souvent question du stade. Ce que je trouvais dommage, c’est qu’on parlait juste de son financement, mais pas des impacts positifs qu’il pourrait avoir dans son milieu», explique l’homme de 29 ans. Celui qui cherchait un sujet d’article original pour la revue Urbanité, la revue officielle de l’Ordre des urbanistes du Québec, a finalement choisi de se pencher sur la question pour lancer un débat. Il a donc, sur une base volontaire, profité d’un voyage en Californie pour rencontrer des intervenants ayant travaillé sur l’aménagement de l’AT&T Park à San Francisco. Selon lui, ce cas précis lui permettait d’expliquer comment les équipements de sport professionnel peuvent redynamiser des secteurs centraux.
«Je suis urbaniste, mais je me suis dit, pourquoi je ne serais pas un urbaniste qu’on associe au sport? Je rêve à voix haute, mais peut-être qu’éventuellement je vais travailler sur le projet de stade à Montréal.» -Pierre-Marc Bruno
«Je me suis dit, pourquoi je ne rencontrerais pas des gens qui ont été impliqués dans le projet pour comprendre les tenants et aboutissants. L’AT&T Park, c’est un succès. Tu es près du quartier des affaires, il y a une ligne de SLR hors terre et de tramway à proximité et ça se marche bien», explique M. Bruno, membre du comité consultatif d’urbanisme de Saint-Constant. Parallèles avec Montréal Au baseball, il y a près de 80 matchs locaux par année, sans compter les séries. Le stade crée de l’effervescence durant 80 soirs, mais après il faut que la vie continue et San Francisco a relevé le défi dans le quartier SoMa (South of Market) où se trouve le stade des Giants, estime-t-il. Pour lui, il y a des parallèles à faire avec Montréal et, depuis la parution de son article dans le numéro d’hiver de Urbanité, il sent que ses arguments font leur chemin. «Les Giants ont construit leur stade sans avoir recours à des fonds publics, mais ils ont demandé à la Ville de fournir des services et du transport en commun autour. Je pense que ce genre d’entente pourrait être envisageable avec Montréal si on construit le nouveau stade au bassin Peel», conclut-il. Ce qu’il pense du stade olympique «Le stade olympique, à la base, ce n’est pas un stade de baseball. C’est une grosse infrastructure architecturale qui a vu le jour dans la controverse, alors tout le monde avait un préjugé défavorable à son endroit dès son inauguration. L’équipe ne gagnait pas, le toit lâchait et le stade faisait plus souvent la manchette que l’équipe. Ce n’est pas un mauvais équipement de sport et le métro passe près, mais ça n’a jamais été la maison des Expos.»