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COVID-19 : des fermetures d’entreprises inévitables et une économie en transformation dans le Roussillon

le vendredi 20 novembre 2020
Modifié à 14 h 07 min le 19 novembre 2020
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Comment se porte l’économie locale à l’heure de la deuxième vague? Josyane Desjardins, directrice du développement économique à la MRC de Roussillon, remarque une «recrudescence des demandes d’aide et plus de détresse» de la part des entrepreneurs. En plus de ses propres subventions, la MRC administre différents programmes d’aide d’urgence du gouvernement provincial et fédéral, afin d’aider les gens d’affaires à surmonter la crise économique liée au coronavirus. Malgré tout, «il y aura malheureusement des fermetures d’entreprises», entrevoit-elle. [caption id="attachment_59669" align="alignright" width="175"] Josyane Desjardins (Photo gracieuseté)[/caption] «Les impacts se verront, non seulement dans l’immédiat, mais aussi à plus long terme, poursuit Mme Desjardins. Les entreprises bénéficient actuellement de nombreux programmes d’aide qui diminueront avec le temps, d’où les impacts retardés dans certains cas.» Néanmoins, elle estime que la région saura tirer son épingle du jeu parce qu’elle est en croissance, malgré le ralentissement économique actuel. Vers une économie de changement La situation permet, selon Josyane Desjardins, de développer une économie de changement dans la MRC de Roussillon et la région montréalaise. Celle-ci se traduit de plusieurs façons: - Des stratégies de relance axées davantage vers une économie verte et plus durable; - Le mouvement de l’achat local qui transforme les façons de vendre pour les commerçants (commerce électronique) et d’acheter pour les citoyens; - Des entreprises qui ont transformé leur modèle d’affaires, tels les restaurants qui font maintenant des plats pour emporter; -L’accélération de projets en lien avec la commercialisation de produits agroalimentaires produits ici pour les vendre aussi ici; - Les difficultés d’approvisionnement des entreprises à l’international obligeant les entreprises à trouver des fournisseurs plus locaux; - À l’échelle montréalaise, la prospection d’entreprises à l’international qui est moins orientée vers l’aérospatiale ou le tourisme et davantage vers le commerce électronique, la cybersécurité, la biopharmaceutique, technologies de la santé, etc. Chambre de commerce et d'industrie du Grand Roussillon «Les commerçants sont un peu désespérés, plusieurs commencent à être à bout de souffle», a fait part David Bergeron, directeur de  la CCIGR, en entrevue au Soleil de Châteauguay, le 18 novembre. Plusieurs entreprises se retrouvent dans une situation précaire. L’accès plus restreint aux programmes d’aide que lors de la première vague contribue au phénomène, selon lui. Le conseil de Châteauguay a accordé un rabais de loyer de 50 % à la CCIGC pour une période d’un an. Au moment d’adresser une demande de soutien à la Ville, avant la pandémie, en février, la CCIGC faisait face à une année financière déficitaire avec un manque à gagner de 70 000 $, fait part le directeur général en poste depuis le 6 janvier. « J’ai donné un grand coup de barre. On a renversé la vapeur et on est maintenant sur la bonne voie », assure M. Bergeron. Concernant le loyer réduit, il note que sa demande à la Ville comportait deux volets. « On opère le bureau d’accueil touristique pour la municipalité, ce qui nous occasionne un manque à gagner. Ça vient compenser nos efforts », mentionne-t-il. En guise d’exemple d’économie, M. Bergeron note qu’il a lui-même répondu aux demandes d’informations touristiques cet été. La CCIGC occupe des locaux appartenant à la Ville au Centre culturel Vanier. Outre le bureau d’accueil touristique, elle opère un point de service de la SAAQ à Châteauguay. (Avec Michel Thibault)