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Crise du logement en vue selon les organismes de défense des locataires

le mardi 26 février 2019
Modifié à 10 h 22 min le 26 février 2019
Par Simon Deschamps

sdeschamps@gravitemedia.com

S’appuyant sur les données du septième Dossier noir logement et pauvreté du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), le Comité logement Rive-Sud et le FRAPRU sonnent l’alarme annonçant une crise du logement à l’horizon dans la région. Les deux organismes ont tenu une conférence de presse aux bureaux du Comité logement Rive-Sud  de Châteauguay le 21 février  pour faire l’état de la situation. Stéphane Moreau, organisateur communautaire au Comité logement Rive-Sud, estime qu’il faudrait minimalement 200 nouveaux logements sociaux dans la région du Grand Châteauguay et 300 nouveaux ailleurs dans la MRC de Roussillon pour retourner au seuil d’équilibre reconnu de 3% pour le marché du logement locatif. Actuellement, le taux d’inoccupation des appartements d’initiative privée est de 2,1%. Il était de 4,1 % l’an dernier. « Ce qu’on voit c’est que le taux d’inoccupation diminue et c’est très préoccupant. Ça rappelle le début des années 2000 où il y a eu une pénurie de logements. Des centaines de familles s’étaient retrouvées à la rue. Lorsqu’il y a pénurie de logements, les prix des loyers montent, rendant difficile l’accès aux logements pour les moins nantis », a-t-il dit. Les deux organismes de défense de droit au logement font savoir que le quart des ménages à Châteauguay sont locataires, un chiffre en hausse depuis le recensement de 2011. Le Dossier noir logement et pauvreté s’appuie sur les données du dernier recensement en 2016. Ils soulignent que plusieurs peinent à rejoindre les deux bouts, alors que leur revenu médian se situe autour autour de 20 735$. « Plus de 4 ménages locataires sur 10 consacrent plus de 30% de leur revenu pour se loger, soit la norme maximale prévue par les gouvernements, au-dessus de laquelle les ménages ont des difficultés à assumer leurs autres dépenses telles que l’alimentation, le transport, les médicaments », a déclaré Émilie E. Joly, organisatrice communautaire au FRAPRU. Actions réclamées Mme Joly et M. Moreau ont profité de leur tribune pour presser le gouvernement caquiste de respecter sa promesse de livrer «les 12 000 logements sociaux coincés dans la machine». Ils espèrent également que le gouvernement modifiera sa façon de calculer les montants budgétés pour les logements sociaux et qu’il prévoit des investissements massifs dans ce domaine. Depuis plusieurs années, le FRAPRU milite pour la construction en 5 ans de 50 000 nouveaux logements sociaux à travers le Québec. À l’échelle locale, M. Moreau fait savoir que le Comité de logement Rive-Sud réclame l’instauration d’une politique pour qu’il y ait de la mixité sociale, c’est-à-dire l’instauration de logements sociaux, dans les nouveaux projets résidentiels. De plus, il mentionne que l’Office municipale d’habitation de Châteauguay, un organisme à but non lucratif de Châteauguay, a des projets pour construire d’autres habitations à loyer modique dans la municipalité.