CSDGS : sentiment d'injustice dans une école

Le climat de travail est tendu dans une école de la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries à la suite de la réintégration d’un professeur dénoncé par ses collègues pour fraude alléguée. Or, après enquête, celui-ci a été blanchi et réintégré dans ses fonctions, au grand dam des enseignants dénonciateurs qui se sentent lésés.
«L’enquête a été faite conjointement par le département des ressources humaines et la direction de l’école. Il n’y avait pas matière à congédiement ni à sanction», affirme Mylène Godin, porte-parole de la commission scolaire.
Pour des raisons de confidentialité, elle n’est pas autorisée à donner de détails supplémentaires. Mme Godin s’est contentée d’affirmer que la réintégration de l’employé allait bon train et que «des choses seront mises en place pour améliorer le climat de travail».
De leur côté, les enseignants sont déçus de la tournure des événements.
«Cette décision nous a laissé un lourd sentiment d’injustice, dit un professeur qui s’est fait le porte-parole de ses confrères. Tous les efforts, le temps et le courage dont nous avons dû faire preuve pour dénoncer un collègue de longue date n’auront servi à rien.»
Selon lui, la motivation des professeurs en souffre et certains pensent à se trouver un poste ailleurs.
«Le climat est malsain parce qu’on ne lui parle pas. On n’a plus confiance en lui. De plus, les professeurs se demandent pourquoi ils se forceraient. C’est certain que le taux d’absentéisme va augmenter», prédit-il.
Selon eux, la commission scolaire n’a pas mis ses culottes dans cette affaire. Ils déplorent de n’avoir pas été rencontrés contrairement à leur collègue. Les professeurs dénonciateurs ont échangé uniquement avec la direction de leur école.
«Pourtant, notre témoignage aurait pu permettre un éclairage et démontrer le cas de fraude évident», allègue l’enseignant.
Enquête d’un mois
Le collègue qu’ils ont dénoncé était autorisé à faire des achats pour l’école. Après avoir épluché des factures, ils le soupçonnent d’avoir détourné 5000$ à des fins personnelles pendant cinq ans. Soit ils n’ont jamais vu certains articles, soit ils ont disparu.
Le porte-parole des professeurs refuse de parler de vendetta, car le climat de travail était bon avant cette histoire.
Le temps de l’enquête qui a duré un mois, l’employé a été suspendu avec solde. Il a ensuite été en arrêt de travail pour des raisons de santé avant de revenir au travail.