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Décret d’urgence pour la rainette faux-grillon: La Prairie demande à Ottawa de respecter ses engagements

le mercredi 13 avril 2016
Modifié à 0 h 00 min le 13 avril 2016
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

La Ville de La Prairie réclame que l’ensemble du projet immobilier Symbiocité soit exclu des zones d’application du décret d’urgence visant à protéger la rainette faux-grillon de l’Ouest dans le Boisé de la commune.

«Les faits sont clairs: le projet Symbiocité La Prairie a été dûment autorisé par toutes les autorités compétentes et la Ville a pris une multitude d’actions et a investi des sommes importantes pour répondre aux exigences gouvernementales avec rigueur», a dénoncé le maire Donat Serres.

Dans un communiqué envoyé aux médias mercredi, la municipalité demande à Ottawa de «respecter les engagements et d’honorer les autorisations gouvernementales données depuis 2003». Autrement, il en résultera «des impacts socio-économiques» importants.

Pertes financières

Dans le cadre des consultations liées au décret d’urgence annoncé en décembre par la ministre fédérale de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, la Ville a commandé un rapport sur les zones potentielles d’application du décret d’urgence pour protéger la minuscule grenouille.

Le document rédigé par la firme Raymond Chabot Grant Thornton conclut que la Ville subirait une «perte énorme» de 3,75 M$ de revenus par année, ce qui représente plus de 9% du budget municipal. La municipalité estime qu’elle perdrait aussi des taxes foncières en plus de subir «une grave atteinte à sa réputation».

Si le décret est maintenu tel quel, elle réclame qu’une compensation lui soit octroyée pour la dédommager.

«On ne peut pas accepter qu’on change les règles du jeu, qu’on ne respecte pas les engagements pris depuis 12 ans et qu’on passe outre les autorisations qui ont été données, alors que la Ville, les propriétaires et les citoyens en feront seuls les frais», a ajouté M. Serres.

Trois phases sur six  

Évalué à 300 M$, le projet Symbiocité devrait comprendre à terme plus de 1200 unités d’habitations ainsi que des services (école, garderie, parc, aréna, etc.). À ce jour, plus de 250 unités sont construites et habitées. Le promoteur a investi plus de 15 M$ pour la mise en place des services municipaux sur un total de 30 M$.

Dans une entente hors cours signée en septembre, le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE), Nature Québec, la Ville de La Prairie et l’entrepreneur Quintcap, ont convenu de ne faire aucun déboisement dans les phases 4, 5 et 6 du projet tant qu’une nouvelle décision ne serait pas rendue sur le décret d’urgence.

Dans sa version actuelle, certaines interdictions émanant du décret ne sont pas viables avec les installations déjà aménagées dans Symbiocité, selon la Ville.

«On veut interdire l’utilisation des véhicules motorisés sur des routes pavées qui traversent l’habitat de la rainette faux-grillon de l’Ouest une heure avant le coucher du soleil à une heure avant le lever du soleil et ce, d’avril à juin, cite-t-elle en exemple. Il aurait fallu le dire avant, dès 2003, puisque des routes et des maisons sont construites aujourd’hui et qu’un nouveau quartier prend vie.»

-Avec la collaboration de Joëlle Bergeron