Opinion

Démographie : nous ne sommes finalement pas si mal pris que ça

le jeudi 02 février 2023
Modifié à 11 h 18 min le 02 février 2023
Par René Vézina

redactiongm@gravitemedia.com

René Vézina (Photo gracieuseté)

L’enjeu de la démographie demeure préoccupant au Québec. Vous en entendez parler depuis un bon moment.

Mais quand on se compare, on se console.

Le Japon a été longtemps un des pays les plus peuplés et les plus dynamiques de la planète. Mais sa population baisse constamment et la chute s’accélère, au point où il pourrait ne plus compter que quelque 50 millions d’habitants d’ici la fin du siècle, contre 128 millions actuellement. Et ce ne seront pas les plus jeunes.

Oui, il y a des limites à ce que la planète peut supporter. Mais le déclin du Japon, dont l’inventivité nous a bien servis, n’est pas une bonne nouvelle. Par exemple, pensez-vous que les géants américains de l’automobile, paresseux, auraient haussé leur jeu s’ils n’avaient pas dû faire mieux à cause de la concurrence japonaise?

Ce qui nous ramène au Québec, avec une bonne nouvelle. Nous sommes, nous, plus nombreux, nous a appris il y a quelques semaines l’Institut de la statistique du Québec.

Entre janvier 2021 et janvier 2022, le Québec a vu sa population augmenter de 58 600 habitants, pour un total de 8 637 600 personnes, et la croissance reprend après la stagnation due à la pandémie. 

Oui, l’immigration en est en bonne partie responsable. Mais pratiquement toutes les régions du Québec se sont remplumées, sauf la Côte-Nord, et elles n’accueillent pas nécessairement toutes beaucoup d’immigrants. Les bébés ont donc été plus nombreux.

La Montérégie, y compris la portion du sud-ouest de Montréal, se retrouve pile sur la moyenne, avec une hausse d’environ 1% sur la période, soit quelque 15 000 personnes de plus. Mieux, elle demeure une des rares régions au Québec où les jeunes de 20 ans et moins sont plus nombreux que les gens de 65 ans et plus. Même moi, qui fait partie du deuxième groupe, ne peut que reconnaître l’importance de pouvoir compter sur une bonne relève…

Pourquoi? Parce que cette augmentation de la population se traduit, ultimement, par une augmentation du nombre de gens actifs, qui paient également des taxes et des impôts essentiels au maintien de nos services publics, qu’il s’agisse des hôpitaux, des écoles, du transport collectif, des routes, du soutien à la culture et tout le reste. 

C’est d’autant réconfortant que le taux d’emploi, au Québec, n’a pas baissé ces dernières années, ce qui signale que cette hausse de la population se traduit par une hausse du nombre de gens qui détiennent un emploi.

Reste que le Québec continue collectivement de vieillir. Notre situation de village gaulois en Amérique du Nord demeure fragile, et personne n’a retrouvé la formule de la potion magique du druide Panoramix pour garantir notre pérennité… À qui la chance?