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DEP Électricité à La Prairie : une première cohorte, mais un avenir incertain

Il y a 5 heures
Modifié à 15 h 46 min le 19 juin 2025
Par Tristan Ouimet, Initiative de journalisme local

touimet@gravitemedia.com

La première cohorte du DEP Électricité au Centre de formation professionnelle de La Prairie. (Photo : gracieuseté)

Après 18 mois, la première cohorte du DEP Électricité du Centre de formation professionnelle à La Prairie graduera à la fin du mois de juin. Le professeur Thierry Geysens mentionne qu’il a fallu «beaucoup de travail», incluant plusieurs achats de matériel et des aménagements. Malgré ces efforts et investissements, il se peut que ce DEP n’ait pas de continuité.

«On était deux professeurs et on devait s’occuper des achats, fait savoir M. Geysens. En achat matériel, on en avait pour 800 000, 900 000$. Il y avait 1,7 M$ en aménagements de locaux, de distribution et de murs et autres. On a eu un cours qui nous a coûté entre 40 000 et 45 000 $ de matériel et quelques cours de plans et manuels où les coûts n’étaient pas très dispendieux.»

«Les apprentis électriciens doivent apprendre avec du matériel d’électriciens qui coûte cher, ajoute-t-il. On leur apprend de A à Z le métier pour qu’ils soient bien formés et prêts au marché du travail. On avait zéro contrainte budgétaire. On avait besoin de quelque chose, on achetait.»

Parmi ce matériel, on retrouve notamment des types de/du matériel de chauffage, du matériel d’éclairage à la technologie DEL, différents câbles électriques ou encore différents types de moteurs. 

Un aperçu d’une partie du matériel utilisé pour les cours. (Photo : gracieuseté)

Depuis janvier 2024, 18 étudiants ont cheminé à travers 24 modules, comme un cours sur une entrée électrique résidentielle ou encore un cours de chauffage résidentiel. «J’ai des collègues au Centre intégré de mécanique, de métallurgie et d’électricité [à La Salle] qui m’ont aidé à monter certains cours», dévoile Thierry Geysens. 

Dans le cadre du programme Offensive Construction, le gouvernement du Québec a fait un investissement de 2,5 M$ pour le matériel et les aménagements. 

Une vue globale des installations pour le DEP Électricité. (Photo : gracieuseté)

Les installations sont à l'ancienne polyvalente St-Francois Xavier sur le boul. Taschereau à La Prairie. 

Électriciens demandés sur les chantiers

Selon Thierry Geysens, le DEP Électricité au Centre de formation professionnelle à La Prairie est essentiel, alors qu’il y a une «grosse demande» d’électriciens sur les chantiers de construction sur la Rive-Sud et en Montérégie. 

«Il y a eu une étude de situation des demandes d’emploi dans les chantiers sur la Rive-Sud et en Montérégie, spécifie-t-il. On nous dit que dans 1-2 ans, ils seraient prêts à prendre 1 ou 2 apprentis pour pallier la relève. Dans trois villes, il y a une demande de 20 apprentis. Il y a une pénurie sur le marché des électriciens.»

Malgré l’investissement de 2,5 M$, M. Geysens craint qu’il n’y ait pas une deuxième cohorte au mois d’août, alors que le Centre de formation professionnelle «n’a pas de nouvelles» du gouvernement provincial à ce sujet.

«On ne peut pas arriver au mois d’août et mettre sur pied une cohorte, conclut-il. Il y a des listes d’attente de 2 ans pour ce type de DEP. Qu’est-ce qu’on va faire avec ce matériel [s’il n’y a pas de deuxième cohorte]? En réalité, les seuls coûts seraient le salaire des professeurs.»

À cela, les relations médias du ministère de l’Éducation répondent que dans le cadre de l’Offensive de formation en construction, le Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries (CSSDGS) a reçu une autorisation provisoire pour former des élèves en Électricité uniquement pour l’année scolaire 2023-2024».

«Depuis la fin de son autorisation, le 30 juin 2024, le CSSDGS n’a pas soumis de demande au Ministère pour offrir d’autres cohortes d’élèves en Électricité», ajoutent-ils.

Manque d’un espace dédié

En réponse aux propos du Ministère, Hélène Dumais, directrice adjointe des communications du CSSDGS, répond qu’en vue de la rentrée 2025-2026, le Centre de formation professionnelle à La Prairie (CFPL) n’a pas les «autorisations nécessaires pour accueillir une nouvelle cohorte d’élèves» dans le programme. 

Elle fait mention de l’autorisation provisoire pour 2023-2024 évoqué par le Ministère ; le CFPL utilisait un local temporaire. 

«Fort de l’intérêt soutenu pour le programme, le CSSDGS a entrepris les démarches pour obtenir une carte d’autorisation permanente, fait savoir Mme Dumais. Toutefois, cette demande impliquait l’ajout d’un espace dédié, puisque le local utilisé devait être démoli.» 

«Dans le contexte actuel, le ministère de l’Éducation ne peut prioriser les projets nécessitant de nouveaux investissements en infrastructures, renchérit-elle. Par ailleurs, aucune autre salle n’était disponible lors de la phase II de l’Offensive pour accueillir une nouvelle cohorte, ce qui explique que nous n’avions pas fait de nouvelle demande.»

Le Centre de formation professionnel se dit prêt à offrir cette formation dès que les conditions le permettront, notamment si le local temporaire reste disponible. 

Le CSSDGS a également exprimé son ouverture à accueillir une nouvelle cohorte dans le cadre d’une prochaine phase de l’Offensive, sous autorisation provisoire, à condition de disposer d’un espace adéquat.