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Derniers instants émouvants pour un couple marié depuis 53 ans

le lundi 12 août 2019
Modifié à 14 h 18 min le 12 août 2019
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Jeanne-d’Arc Émard et Jacques Germain se sont mariés le 20 novembre 1965. Les deux tourtereaux dans la vingtaine ont alors promis de s’aimer et se chérir jusqu’à ce que la mort les sépare. Ce moment qui paraissait si loin et abstrait est survenu le 31 juillet. «Jacques nous a quittés hier soir, l’homme de ma vie depuis 53 belles années», a écrit Jeanne-d’Arc Germain sur son compte Facebook le 1er août. Jacques Germain est décédé du cancer, à l’âge de 81 ans, le dernier jour de juillet, à l’hôpital Anna-Laberge à Châteauguay, entouré de ses proches. «Il est parti en douceur avec son monde. Ses enfants, ses petits-enfants, toute la famille était présente. Chacun lui a parlé seul. Ç’a été quelque chose», affirme Jeanne-d’Arc Germain au Soleil de Châteauguay, journal dont elle a été la directrice générale de 1988 jusqu’à sa retraite en 2012. Elle a pris grand soin de son époux jusqu’à son dernier souffle. Après 53 ans, les sentiments exprimés le 20 novembre 1965 étaient toujours aussi forts. «Il m’a dit qu’il m’avait beaucoup aimée, que j’étais vraiment l’amour de sa vie et qu’il m’aimerait tout le temps. Je lui ai dit : moi aussi», confie Mme Germain, la voix tremblante d’émotion. La toute dernière pensée de son mari a été pour elle. «J’étais au pied du lit. Il m’a envoyé un bisou en disant je t’aime et il a fermé les yeux. C’est spécial», dit-elle. Une belle vie Jacques Germain a eu «une belle vie jusqu’à la fin», se console son épouse. Le couple a eu deux enfants et quatre petits-enfants. Une famille tricotée serrée. M. Germain profitait de la retraite depuis quelques années après avoir été directeur d’usines pour la compagnie Robin Hood. Il a été conseiller municipal à Châteauguay dans les années 1980 sous le règne du maire Philippe Bonneau puis Jean-Bosco Bourcier. Passion tennis La Coupe Rogers qui battait son plein ces jours-ci à Montréal a une signification particulière pour la famille Germain. C’est grâce au tennis que Jacques et Jeanne-d’Arc se sont connus. «Il était président du club de tennis Woodland Park à Verdun. Je m’y suis inscrite et il m’a enseigné. C’était un très bon joueur», se rappelle Mme Germain. Au fil des rencontres, les deux sont tombés amoureux. Comme l’amour, la passion pour le tennis a résisté au passage des années. Elle s’est transmise aux enfants et petits-enfants. À 80 ans, M. Germain suivait toujours les grands du tennis avec ses proches, notamment la Coupe Rogers. Pas facile «C’est le vide après le décès. Je me suis mariée à 21 ans. On avait toujours du monde dans la maison. J’arrive à 74 ans, je vais devoir faire mes affaires toute seule. Ce n’est pas facile», mentionne Mme Germain. Outre son épouse, Jacques Germain laisse dans le deuil ses enfants Eric (Anne-Marie) et Josée (Normand), ses petits-enfants Gabriel, Camille, Anne-Rose et Sarah-Kim, sa sœur Thérèse Denton, ainsi que plusieurs autres parents et amis.