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Des commerces qui ne sont pas accessibles à tous

le mercredi 02 novembre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 02 novembre 2016
Par Martine Veillette

mveillette@journaldechambly.com

Entrer dans un commerce pour faire ses emplettes est simple pour plusieurs. Mais pour les personnes à mobilité réduite, c’est plus fastidieux lorsque l’endroit est difficile d’accès. Pour eux, c’est suffisant pour ne pas y retourner.

«Si la porte n’ouvre pas automatiquement, je dois la pousser. Ensuite, je la tiens avec mon pied. Une fois ouverte, je dois avancer. Ça peut décourager assez pour te dire que tu ne reviendras plus», soutient Christine Paquette, amputée d’une jambe depuis 2009.

Idem par exemple, si on trouve à l’entrée un seuil d’un pouce, c’est difficilement franchissable en fauteuil roulant.

Mme Paquette se déplace debout avec une prothèse, mais également en fauteuil roulant. La résidente de Saint-Constant ne se gêne pas pour indiquer aux commerçants les problèmes reliés à l’inaccessibilité à leur commerce.

L’enseignante de 34 ans se désole que certains ne soient pas ouverts à ses recommandations.

Paralysée du bas du corps à la suite d’une infection de la colonne,  Livia Liciu se déplace aussi en fauteuil roulant depuis 2009. Pour sa part, elle affirme magasiner davantage par Internet. Autrement, la Laprairienne ne sort pratiquement plus seule lorsqu’elle doit se rendre dans un commerce. Ce n’est pas seulement pour faciliter son accès au commerce, mais aussi afin de pouvoir se procurer les produits sur les tablettes.

«Quand tu es avec quelqu’un, tout est accessible. J’ai fait mon deuil et j’accepte que je doive être accompagnée», soutient la femme de 49 ans.

Pour Nancy Côté, directrice de l’Association des personnes handicapées de la Rive-Sud-ouest (APHRSO), le problème d’inaccessibilité aux personnes handicapées est plus présent dans les anciens immeubles.

«Les nouveaux bâtiments sont soumis aux règles de la Régie du bâtiment. Les plus vieux n’ont que les normes minimales d’accessibilité. Il est parfois plus difficile et coûteux d’adapter un édifice pour le rendre accessible», dit-elle.

Plus qu’une porte automatique

L’accessibilité aux commerces ne se limite pas à installer une porte automatique et une rampe d’accès. «C’est beau d’entrer, mais il faut être capable de circuler, de faire les achats et de repartir», soutient Mme Côté. Elle croit que les commerçants doivent être davantage sensibilisés à cette réalité.

Mme Paquette dit avoir vécu une expérience désagréable dans un commerce de produits électroniques. «J’étais en train d’acheter et je bloquais toutes les caisses. S’il y avait eu moins de matériel, j’aurais été capable de me promener sans être dans les jambes des autres», indique-t-elle.

S’il est difficile de circuler dans le magasin, une personne handicapée peut être incitée à aller ailleurs. «On réussit à trouver les mêmes items dans différents commerces», soutient Mme Liciu.

Les dames interviewées par le Journal comprennent toutefois que les commerçants veulent maximiser leur profit en étalant le maximum de produits sur le plancher.

Un autre problème que peuvent rencontrer les personnes handicapées est la présence de toilettes au sous-sol d’un restaurant sans ascenseur pour les y conduire.

 

Normes de conception sans obstacles

Dans son Code de construction, la Régie du bâtiment du Québec a des normes de conception sans obstacles. Cependant, les petits bâtiments d’habitation, les établissements industriels, les édifices à bureaux de deux étages et moins ainsi que les commerces ayant une superficie de moins de 300m2 ne sont pas assujettis à ces normes.

Revenu Québec offre une déduction fiscale si les travaux effectués sont conformes aux normes de conception sans obstacles.

 

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