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Des patients en attente de réponses : la clinique TaLin ferme sans préavis

le jeudi 02 novembre 2023
Modifié à 11 h 04 min le 24 novembre 2023
Par Marie-Josée Bétournay

redactionjf@gravitemedia.com

La clinique TaLin est située au-dessus du Pharmaprix, à Candiac. (Photo: Le Reflet - Guillaume Gervais)

La clinique TaLin, une clinique médicale privée sise à Candiac, a fermé ses portes sans préavis le 27 octobre.

L’établissement a avisé sa clientèle de la fermeture via une lettre écrite dans les deux langues officielles, acheminée la même journée. La lettre a également été publiée sur la page Facebook de la clinique médicale. Celle-ci invite ses patients à prendre rendez-vous dans quatre cliniques du réseau ELNA qui «feront de leur mieux pour [les] accommoder».

Puis, dans un message à la clientèle, la présidente de Clinique TaLin, Linda Jurick, affirme «le cœur très lourd qu’après plusieurs années de difficultés financières et de litiges politiques, il est devenu impossible de continuer d’offrir des soins sécuritaires et compréhensifs sans soutien financier du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie ou du ministère de la Santé et des Services sociaux. Notre plus grand créancier, le gouvernement du Québec, refuse de patienter». La présidente ajoute avoir «tout donné pour réussir». Elle s’excuse envers la clientèle et dit être «la seule responsable de cette finalité». La présidente s’engage à faire un suivi auprès des «responsables de la région» afin d’assurer «la prise en charge des personnes dans le besoin». Le Reflet a joint la clinique, sans succès.

Suivi de la cotisation

Des patients ont communiqué leurs inquiétudes au Reflet. Plusieurs d’entre eux se questionnent sur le remboursement de leur cotisation annuelle au montant de 240$.

«La vie coûte cher ces temps-ci. Les 240$, j’aurais pu les mettre ailleurs», mentionne Janie Mercier Fortier. La résidente de Delson fréquentait la clinique pour sa fille de 2 ans. Elle s’est tournée vers le privé faute de dénicher un médecin dans le secteur public. Mme Fortier, qui attend son 2e enfant, se dit soulagée; son médecin de famille à elle, qui provient du secteur public, assurera le suivi de ses tout-petits.

De son côté, une grand-mère inquiète de Sainte-Catherine considère que la clinique TaLin a laissé «tomber du jour au lendemain» ses deux petits-enfants. Sa famille aurait préféré avoir un sursis d’un mois afin d’entreprendre des démarches vers d’autres cliniques médicales.

Marielle Hébert, de Candiac, qualifie quant à elle de «cavalière» la façon dont elle a été avisée de la fermeture des lieux. Depuis, elle tente de communiquer avec son médecin.

«Mon mari a un problème de santé pour lequel il est traité. J’ai appelé à la clinique pour parler à son médecin, il y a un message de fermeture. On a un médecin de famille, mais comment le joindre», se demande-t-elle?

Suzanne Ménard, de Delson, déplore le manque de directives.

«On est référés à d’autres cliniques, dont Privamed à Brossard, mais il n’y a aucune mention du contrat [la liant à la clinique TaLin]», confie-t-elle en ajoutant ignorer si les résultats de ses prochains examens médicaux parviendront à son médecin de famille.

Ailleurs

Depuis la fermeture de la clinique TaLin, Claudia Allaire, gestionnaire au GMF Roger Laberge, une clinique ELNA à Châteauguay, accueille les patients de Dr Karen Lee et Dr Camille Beaulieu. La clinique offre des soins infirmiers privés, dont des prélèvements sanguins, jusqu’à ce que les deux médecins obtiennent un nouveau lieu de pratique.

«Il n’y a pas de prise en charge des patients parce qu’on n’a pas d’autres médecins de famille», répète à maintes reprises Mme Allaire en entrevue.

Dans un message envoyé à la clientèle le 31 octobre, la clinique TaLin dit poursuivre ses «efforts pour appuyer Dr Karen Lee et Dr Camille Beaulieu dans leurs recherches de nouveaux bureaux où elles pourront reprendre leurs pratiques médicales». Les médecins assureront un suivi de leurs patients. La clinique médicale demande à sa clientèle de faire preuve de patience; cette procédure pouvant «prendre plusieurs semaines». Quant à la Dr Samotis, elle suivra ses patients à même son bureau de l’arrondissement Saint-Laurent, à Montréal.