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Des plaintes pour manque de personnel qualifié

le jeudi 17 septembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 17 septembre 2015
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Sur les 43 garderies et Centres de la petite enfance enregistrés sur le territoire du Reflet, neuf ont fait l’objet d’au moins une plainte en lien avec un nombre insuffisant de personnel de garde qualifié pour le total d’enfants entre 2009 et 2015.

C’est le cas de l’Académie préscolaire Les petites étoiles de la Rive à Sainte-Catherine, qui a eu la visite des inspecteurs du ministère de la Famille en 2014 et 2015.

La propriétaire Hana Akartit répond que c’est tout un défi de trouver des éducatrices dont la formation répond aux normes du ministère.

«J’ai déjà eu une éducatrice avec un certificat universitaire en éducation à la petite enfance qui, parce qu’il lui manquait un cours qui n’était pas donné lorsqu’elle a eu son diplôme, n’était pas reconnue par le ministère, explique-t-elle. On répond aux critères et les inspecteurs nous arrivent toujours avec quelque chose de plus pointu dont on n’était pas au courant. C’est choquant!»

Elle cite aussi en exemple le cas d’une enseignante du primaire qui avait un diplôme universitaire en éducation et une technicienne en éducation spécialisée qui ne passaient pas le test.

«La technicienne est expressément formée pour intervenir auprès des enfants et le ministère ne la reconnait pas, reproche-t-elle. Pour nous, elle était très compétente parce qu’elle avait une expertise pour une certaine clientèle, mais il semblerait que ce ne soit pas conforme.»

Personnel majoritairement féminin

Deux autres propriétaires ont également souligné la difficulté de remplacer les éducatrices par des employées à compétences égales lorsqu’elles s’absentent.

Sara Ibrahim, directrice de la garderie Les petits touche à tout à Candiac, indique qu’elle a déjà eu à négocier avec cinq congés de maternité consécutifs.

«Comme les femmes sont aussi souvent des mères, elles doivent s’absenter pour les enfants malades ou un congé de maternité et c’est un défi de toujours les remplacer à compétences égales», dit-elle.

Elle précise toutefois que depuis le mois de mars, tout est stable du côté de son personnel.

L’heure d’ouverture qui s’étire jusqu’à 18h30 semble aussi repousser celles qui désirent être à la maison auprès des enfants plus tôt.

Manque de nuance et d’uniformité

L’Association des CPE déplore le manque d’information donné aux services de garde quant à l’interprétation des règlements par les inspecteurs. Par conséquent, il est quasiment impossible pour un établissement d’obtenir une note parfaite, selon l’Association, même pour les meilleurs de la province.

Le ministère de la Famille souligne que plus de 200 éléments sont vérifiés lors d’une inspection complète et qu’il est par conséquent très rare qu’un service de garde n’ait aucun manquement.

Notons que le libellé des manquements a été resserré en 2012 et en 2014 «pour renforcer la qualité des services de garde», indique Nadia Caron, la porte-parole du ministère.

Une nouvelle procédure de traitement des manquements «visant à réduire considérablement les délais avant l’application de sanctions» a également été mise en place, ajoute-t-elle.

-Avec la collaboration de Naël Shiab

 

Montérégie

Nombre de garderies: 549

Nombre d’inspections: 1148

Type d’inspection:

-       Renouvellement de permis: 442

-       Vérification ponctuelle de certains éléments: 332

-       Traitement d’une plainte: 197

-       Implantation d’une nouvelle garderie: 162

-       Ajout d’une installation: 8

-       Acquisition d’un établissement: 7

 

De retour sur les rails

La garderie Kinderville TM à Candiac qui n’a pas toujours eu un dossier impeccable est de nouveau conforme. Sa dernière inspection le 26 février 2015, ne révèle aucun manquement, ce qui est plutôt exceptionnel.

La garderie Jouer c’est magique à La Prairie a été inspectée 13 fois, dont huit fois pour le traitement d’une plainte.

Depuis que Sergio Pannunzio a racheté l’établissement le 20 décembre 2013, les visites des inspecteurs se sont espacées.

«Il y avait beaucoup de problèmes avant que j’arrive, consent le nouveau propriétaire. J’ai instauré un comité de parents, je me suis assuré que nos éducatrices aient les formations adéquates et nous avons fait beaucoup de réparations au bâtiment.»