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COVID-19

Des professionnels mutés vers les soins aux aînés veulent retourner auprès de leur clientèle jeunesse

le jeudi 11 juin 2020
Modifié à 11 h 07 min le 11 juin 2020
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Des professionnels de la santé offrant habituellement divers services en réadaptation aux jeunes de la région ont été appelés en renfort pour prendre soin des aînés particulièrement éprouvés par la COVID-19. Ils veulent maintenant retrouver leur clientèle. « Solidaires, soucieux d’aller prêter main forte et conscients des besoins des aînés vulnérables, plusieurs se sont même portés volontaires pour aller aider », indique une lettre transmise au journal par Francis Collin, représentant national au CISSSMO de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS). Ce syndicat regroupe entre autres les professionnels en éducation spécialisée, orthophonie, ergothérapie et physiothérapie. C’est un groupe de ces employés du CISSSMO qui « lance un cri d’alarme face à la clientèle qu’elles ont laissée pour aller prêter main forte dans les résidences pour personnes âgées », indique M. Collin. « Au début de la crise, il fallait aller aider, beaucoup sont fiers d’y avoir contribué en aidant les milieux affectés mais, maintenant, qu’en est-il de la réadaptation des enfants et des jeunes de la Montérégie? » questionne le groupe. Selon son message, le CISSMO a muté vers les milieux de vie des aînés 70 % des professionnels des équipes de réadaptation, dont la majorité dédiée aux 0 à 17 ans, soit 180 sur 300. Maintenant que la situation s’améliore et que le déconfinement est amorcé, les professionnels déplorent être maintenus au travail auprès des gens âgés en CHSLD ou résidence. « Pendant que les dirigeants gouvernementaux ainsi que la santé publique annoncent que les services professionnels (ergo, ortho, physio, etc.) peuvent reprendre le 1er juin, il semble que la Direction des Programmes déficiences (DPD) du CISSSMO n’ait aucun plan clair pour ramener rapidement les délestés du 0-6 ans (et 7-17 ans) à leur travail de réadaptation et assurer la reprise des prestations de services auprès de nos usagers avec davantage de rencontres zoom, en personne avec des plexiglas, masques, visières et procédures de désinfection », écrivent-ils. Selon eux, des employés ont été informés qu’ils ne pourraient revenir à leur poste avant plusieurs semaines ou des mois. Ils font valoir que les 30 % de professionnels qui n’ont pas été mobilisés pour les aînés ne peuvent assurer des services adéquats aux jeunes. « C’est donc dire que les enfants présentant un trouble neurodéveloppemental ou acquis (ex : les jeunes présentant une paralysie cérébrale, un syndrome, un Trouble Développemental du langage (TDL, auparavant appelé dysphasie), un trouble du spectre de l’autisme (TSA), une surdité, un bégaiement, un retard global de développent, une déficience intellectuelle, etc.) seront privés de services de réadaptation pendant encore plusieurs mois », dénonce le groupe dans sa lettre.