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Deux anciens Youppi se réjouissent de son intronisation au Temple de la renommée des mascottes

le dimanche 21 juin 2020
Modifié à 14 h 32 min le 18 juin 2020
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

L’un a été le premier Youppi et l’autre a incarné le bonhomme orange plus grand que nature lors de l’extraordinaire saison 1994 des Expos. Aujourd’hui, Denis Desaulniers et Michel Pitre se réjouissent de l’intronisation de la mascotte au temple de la renommée. «C’est toujours bien le fun de voir que Youppi est reconnu comme une mascotte qui a laissé de bons souvenirs, a convenu Denis Desaulniers, premier à avoir incarné l’ami de tous de 1979 à 1984. J’ai drôlement réagi parce qu’il sera intronisé au Temple avec le gilet du Canadien. Pourtant, l’âme de Youppi est celle du baseball. Sa couleur orange est d’ailleurs un clin d’oeil à Rusty Staub, mais ça fait quand même une fleur. » Youppi est d’ailleurs une des mascottes intronisées au Temple de la renommée du baseball à Cooperstown. Michel Pitre aurait aussi aimé qu’une mention aux Expos soit apposée à cette intronisation. Mais il est fier d’avoir contribué à la popularité de Youppi. «J’ai vécu mon rêve, dit celui qui a endossé l’uniforme en 1994. Il a une personnalité gentille qui ne manque de respect à personne. C’est un nounours pas méchant. Je suis très fier de la nomination de Youppi et d’Avoir fait partie de cette aventure», dit-il. Augmentation de salaire après trois parties
Denis Desaulniers a été le premier à incarner Youppi en 1979.
Denis Desaulniers résidait non loin du Stade Olympique en 1979. Grand amateur de baseball, il assistait à plusieurs parties. Les Expos avaient une mascotte en forme de balle; mais lorsque Souki tombait au sol, deux hommes étaient requis pour le remettre sur ses pieds. Mais le Campivallensien était fasciné par la mascotte des Padres de San Diego. Après une rencontre avec le motivateur Jean-Marc Chaput, il inscrit dans l’agenda qu’un jour, il serait la mascotte des Expos. Peu de temps après, le Journal de Montréal annonce la campagne de marketing de l’équipe de baseball et annonce qu’une mascotte s’ajoutera. «J’ai écrit une lettre à Roger D. Landry [vice-président des Expos], pour le féliciter de cette idée, explique M. Desaulniers. J’ai aussi écrit que la personnes que ça prenait, c’était moi  Quelques jours plus tard, Roger Brulotte, alors employé de l’équipe, me rappelait, et j’ai rapidement été embauché. » Il a même vu les premiers croquis de Youppi, notamment une avec un grand nez pointu. L’image a toutefois été revue pour devenir la bouille sympathique qu’on connaît aujourd’hui. Au départ, M. Desaulniers gagnait 50 $ par partie; après trois matchs, son salaire a doublé. «Je l’aurais fait gratuit tellement j’avais du plaisir», soutient-il. La Youppi original a créé de bons liens avec Gary Carter, Tim Raines et Warren Cromartie. «Je me souviens que Gary Carter était venu me chercher avant un match pour me montrer sa nouvelle voiture, une Caravan; il me disait que ce serait la voiture de l’avenir pour les familles, indique M. Desaulniers. Sa petite fille, elle devait avoir 3 ou 4 ans, m’a aussi dit qu’elle avait une chambre d’ami chez elle et qu’elle invitait Youppi à aller dormir à la maison. »
Michel Pitre a personnifié Youppi lors de la fameuse saison 1994.
Un rêve devenu réalité Michel Pitre, natif de Sorel, a été la mascotte de l’équipe de hockey midget AAA de sa région. «Quand j’avais 10 ans, tout le monde voulait être Tim Raines ou policier; moi je voulais être Youppi», explique-t-il. Lors d’un match des étoiles de hockey, il a volé le show. Puis à un moment, les Expos ont eu besoin d’une nouvelle personne pour incarner Youppi. «J’ai eu une entrevue au Stade et au même moment, il y avait le Salon de la jeunesse, se commémore-t-il. J’ai mis le costume et je suis allé faire un tour pour animer les jeunes.» Il a obtenu son job de rêve. Mais qui dit incarner Youppi, dit grandes responsabilités. Un cahier de charges lui donnait les indications sur ce qu’il pouvait et ne devait pas faire. Le gérant des Dodgers à l’époque, Tommy Lasorda, avait la réputation d’être un bougre avec les mascottes. «Avant chaque match j’allais le voir pour me présenter, dit M. Pitre. Tu devais faire attention parce que tu pouvais recevoir un coup de bâton derrière la tête, mais je garde le souvenir d’un chic type qui aimait donner des trucs de baseball aux enfants. » Il a pu créer de bons liens avec Pedro Martinez, Lou Frazier et l’instructeur des lanceurs Joe Kerrigan. Celui-ci lui permettait d’aller attraper les balles dans le champ lors des pratiques au bâton d’avant-match. Il a aussi pu rencontrer Gary Carter et s’asseoir une ou deux fois avec le gérant Felipe Alou, pour manger des graines de tournesol et discuter de pêche. L’année 1994 est reconnu comme celle de la grève. L’arrêt de travail qui a mis un terme aux espoirs de série mondiale des Expos. Michel Pitre garde des souvenirs mémorables. «Je me souviens un match contre les Braves d’Atlanta, que TVA Sports a d’ailleurs rediffusé récemment, raconte M. Pitre. Wilfredo Cordero a frappé un double qui a fait gagner l’équipe. Il y avait 50 000 personnes au Stade Olympique, le toit aura pu lever tellement il y avait de l’ambiance. »