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Deux femmes peintres dans un domaine masculin

le lundi 07 mars 2016
Modifié à 0 h 00 min le 07 mars 2016

Depuis qu’elles ont créé leur entreprise de peinture résidentielle en 2015, Alicia Schwartz et Isabelle Chabot ont entendu tous les clichés possibles sur les femmes dans le domaine de la construction. Leur détermination sans faille leur a toutefois permis de faire de PeinturElles un projet florissant.

Tout et rien à la fois ne prédestinaient Mmes Chabot et Schwartz à fonder leur entreprise. La première a été éducatrice en CPE pendant 13 ans, la seconde est diplômée en littérature. Leur passion pour la peinture et les travaux manuels ainsi que la perspective d’être leur propre patron l’ont emporté sur la sécurité d’une carrière déjà tracée.

«J’avais 4 ans et mon père me donnait un pinceau pour que je peigne les moulures. Je le suivais avec des outils», raconte Mme Chabot, de Saint-Bruno-de-Montarville.

Les deux femmes se sont rencontrées sur un chantier à l’été 2015, alors qu’elles travaillaient pour un entrepreneur en rénovations. Mme Schwartz avait déjà cumulé plusieurs années d’expérience dans des entreprises étudiantes de peinture, alors que Mme Chabot était en année sabbatique pour exécuter des travaux dans le domaine de la construction.

«Il y a beaucoup de choses que l’entrepreneur pour lequel nous travaillions nous disait. On se consultait toutes les deux et on se disait qu’on les ferait d’une manière différente, explique Mme Schwartz, de La Prairie. On a commencé à penser à créer notre entreprise, car la complicité était là.»

Une série de clichés

Le duo se spécialise dans la peinture intérieure et extérieure en bâtiment. La plupart des autres employés qu’elles côtoient sur des chantiers sont masculins.  

«Un de nos contrats s’est passé dans une grosse shop de métal. Tous les employés étaient des hommes. On entendait des commentaires du genre ‘‘Mes gars vont finir tard ce soir’’ ou ‘‘Vous êtes sûrs que les galons de peinture ne sont pas trop lourds?’’» racontent celles qui suivent régulièrement des formations sur les types de peintures et d’outils.  

«Je viens ici pour peindre. Ta joke, elle n’est pas drôle. Il ne faut pas se laisser taper sur la tête par ce qu’ils nous disent, mentionne Mme Chabot. À un moment donné, ils ont arrêté leurs commentaires. On n’a pas de faux ongles, on ne pleure pas parce que c’est la mauvaise couleur.»

Les stéréotypes sur l’éducation et la construction demeurent tenaces.

«Il y a le cliché en peinture résidentielle et dans la plupart des travaux manuels que les travailleurs sont des hommes qui n’ont pas de dents et qui sont sans éducation. On m’a dit ‘‘Voyons, tu ne peux pas peinturer, tu as un bac!’’ affirme la diplômée universitaire. On ne fait pas que peindre. On gère notre entreprise, le réseautage, la comptabilité et le marketing aussi.»

Se lancer

Au-delà des travaux comme tels, le duo trouve une grande satisfaction dans la relation avec les clients.

«On n’a pas choisi ce métier-là pour faire de l’argent. On l’a choisi parce que c’est valorisant, ajoute Mme Chabot. Savoir que le client est satisfait, c’est ce que nous voulons.»

Elles sont particulièrement fières d’avoir pris la décision de se lancer en entrepreneuriat, malgré les doutes de certains proches.

«J’avais envie de choisir ce que je voulais faire, ajoute-t-elle. J’ai pris les rênes de ma vie et je travaille selon mes conditions.»

 

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